Logo de Google (Photo : John Macdougall) |
[12/01/2010 13:03:39] PARIS (AFP) La France n’exclut pas un partenariat avec Google pour la numérisation de livres, mais sous la forme d’un échange de fichiers sans exclusivité et dans le respect du droit d’auteurs, déclare le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand dans un entretien publié mardi.
Un rapport sur la numérisation du patrimoine écrit était remis mardi au ministre de la Culture, alors que le géant américain de l’internet a entrepris de numériser des millions de livres pour sa bibliothèque en ligne Google Books, suscitant l’inquiétude en Europe, notamment à Paris.
Le rapport propose “une autre forme de partenariat (avec Google) fondé sur l’échange équilibré de fichiers numérisés, sans clause d’exclusivité”. Il prône parallèlement le développement de la plateforme Gallica de la Bibliothèque nationale de France (BNF), et l’impulsion d’une “entité coopérative européenne”, selon le journal Le Monde.
“Google est entré en Europe en conquérant et beaucoup lui ont ouvert la porte en signant des accords que je trouve inacceptables. Ils reposent sur une confidentialité excessive, des exclusivités impossibles, des clauses désinvoltes voire léonines au regard du droit d’auteur”, déclare M. Mitterrand dans le journal.
“Nous allons leur proposer (…) un tout autre dialogue : un échange de fichiers sans confidentialité ni exclusivité, dans la transparence et le respect des auteurs”, a-t-il ajouté.
Selon le ministre, qui a rencontré en décembre le vice-président de Google, David Drummond, et lui avait fait part de la “préoccupation” de la France, l’entreprise américaine s’est faite “moins conquérante et confiante dans sa communication”.
“S’ils disent non, c’est que leurs grands principes philanthropiques ne sont que façade”, ajoute-t-il.
“Je n’ai pas envie de me passer de Google. Mais il existe d’autres opérateurs privés potentiels”, dit-il.
“Des bibliothèques en Europe ont signé avec Google et Viviane Reding, commissaire européen chargée de l’Information et des Médias, était au départ proche de Google. Mais je sens que le climat est en train de changer. J’ai même l’impression que notre position est devenue majoritaire”, déclare encore M. Mitterrand.