La réputation du bonhomme n’est certainement plus à faire mais tout le monde est
resté sur sa faim car on s’attendait évidemment, de sa part, à une explosion
d’analyses et d’audaces, à une sortie radicale des sentiers battus et presque à
une formule magique !
Car Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie en 2001 et de la paix en 2007, qui
vient de donner une conférence à Tunis sur l’après-crise, nous a étonnés par la
‘’sobriété’’ de ses propos, à tel point que nous-nous sommes demandés : ‘’Que
nous apporte-t-il de neuf ?’’
Voici quelques exemples. Analysant les sources de la crise, il nous dit que le
capitalisme et les systèmes des marchés financiers ont montré leurs limites,
comme si personne ne le savait ! Il nous annonce également que, dans le contexte
de la globalisation, un système financier défaillant génère obligatoirement la
déficience des systèmes économiques ! Quel génie !
Ecoutez encore : M. Stiglitz souligne qu’il faut créer des investissements qui
peuvent améliorer les conditions de vie des citoyens, investir dans le secteur
de l’énergie et de l’environnement, assurer une croissance de qualité, mener des
réformes globales, investir dans les domaines des nouvelles technologies,
promouvoir les secteurs de l’éducation et de la santé, réaliser une meilleure
intégration à l’économie mondialisée…
Tout cela est à l’ordre du jour en Tunisie depuis plus de vingt années et M.
Mohamed Ghannouchi et son gouvernement, les présidents des organisations
nationales, les décideurs de tous bords, les universitaires… ne cessent de
répéter la même chose !
Le seul sujet où M. Stiglitz sort de l’ornière concerne la durée de la crise
économique mondiale où il estime que la reprise ne sera claire qu’à partir de
2012 et 2013. Merci, nous allons en prendre bonne note !