ôle à l’aéroport d’Orly le 11 février 2008 (Photo : Bertrand Guay) |
[13/01/2010 09:09:41] PARIS (AFP) Les contrôleurs aériens, dont une partie sont en grève mercredi et jeudi, sont visés dans un rapport confidentiel de la Cour des comptes qui pointe des primes irrégulières, une situation budgétaire dégradée et des temps de présence à leurs postes réduits, affirme Le Parisien mercredi.
Déjà en septembre, un article du Figaro accusait les aiguilleurs du ciel de dérives dans la gestion de leurs emplois du temps, mais un rapport de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), commandé par le secrétariat d’Etat aux Transports, avaient contré ses allégations.
Ces deux articles s’appuient sur un même rapport de la Cour des comptes, qui avait alerté en juillet le ministère de l’Ecologie (chapeautant les Transports) sur la politique des ressources humaines à la DGAC.
Sollicitée par l’AFP, la Cour des comptes n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce document, ni dire s’il serait rendu public en février comme l’indique Le Parisien.
Selon ce quotidien, qui cite des extraits du rapport, “les principales primes versées aux personnels techniques sont irrégulières car elles sont fondées sur des décrets de 1970 qui n’ont jamais été publiés au journal officiel”. “Déjà signalée en 2002 et 2006, cette situation doit être régularisée sans délai”, poursuit l’article.
Le journal évoque aussi une situation financière dégradée au point que le gouvernement a dû éponger, via un emprunt, un déficit de 150 millions d’euros pour assurer la paie de décembre.
Sur les temps de présence, Le Parisien parle de “centres de contrôles ayant des pratiques d’autogestion inacceptables” qui aboutirait à un temps effectif moyen par contrôleur de 483 heures, soit 84 jours par an.
En septembre, les syndicats de contrôleurs avaient parlé de “contre-vérités” à leur encontre. “Que les contrôleurs travaillent à mi-temps, c’est archi-faux. Notre taux d’absentéisme, qui est public, est de moins de 2%”, avait alors déclaré Jean-Paul Armangau.
Patrick Gandil, le directeur général de la DGAC, avait aussi défendu les aiguilleurs. “En période de faible trafic, le chef d’équipe peut être amené à octroyer une autorisation d’absence à certains contrôleurs par rapport à leur vacation théorique”, avait-il expliqué.
Charles de Courson, député (Nouveau centre) et rapporteur spécial du budget des Transports aériens, estime dans Le Parisien qu’il est “impératif de mettre en place un suivi individuel des contrôleurs” car “on ne sait toujours pas qui fait quoi et à quelle heure”.