France : inflation en légère progression en décembre, +0,9% sur un an selon l’Insee

[13/01/2010 13:57:29] PARIS (AFP)

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é à Grigny, près de Lyon, le 9 mars 2009. (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

L’inflation a été quasiment nulle en 2009, contribuant à soutenir le pouvoir d’achat des ménages, malmené par la crise, mais cette tendance n’est sans doute pas appelée à durer cette année, au vu de la vigueur retrouvée des prix depuis novembre.

Les prix à la consommation ont progressé de 0,3% en décembre par rapport au mois précédent, après une hausse de 0,1% déjà enregistrée en novembre, a annoncé mercredi l’Institut national de la statistique (Insee).

Les prix, qui avaient reflué de mai à octobre, s’affichent ainsi en hausse de 0,9% par rapport à décembre 2008.

La légère inflation de décembre résulte en grande partie de la hausse saisonnière des prix des services (notamment dans le secteur du tourisme) (+0,5% sur un mois) et, dans une moindre mesure, de celle des produits manufacturés (+0,3%).

Sur l’ensemble de l’année 2009, le taux d’inflation moyen a été de +0,1%, selon les calculs de plusieurs économistes, qui correspondent à la dernière prévision de l’Insee. En 2008, il s’était établi à +2,8%.

Cette très faible inflation l’an dernier s’explique par deux principaux facteurs: la baisse des prix énergétiques et l’effondrement de la demande mondiale. En outre, le niveau élevé du chômage a contribué à modérer les exigences salariales.

Conséquence, malgré la crise, le pouvoir d’achat des ménages a pu être soutenu en 2009 par des prix restés globalement stables.

“D’après nos calculs, le pouvoir d’achat aura crû l’année dernière de 2,3%”, observe Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.

“Pas d’inflation, des salaires indexés sur l’activité de 2008, un soutien de la politique économique: on comprend pourquoi la consommation a résisté”, ajoute-t-il. Mais “on ne retrouvera sans doute pas ce cocktail gagnant en 2010”, s’inquiète-t-il.

Les prix à la consommation ont en effet entamé une remontée depuis novembre, qui s’explique par la hausse des prix de l’énergie au cours des derniers mois, par rapport à une nette baisse un an plus tôt.

“La tendance va s’accélérer au cours des prochains mois”, pronostique Alexander Law, économiste chez Xerfi, qui s’inquiète d’une “très mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat et donc pour la consommation des ménages”.

En outre, l’impact des mesures gouvernementales mises en oeuvre pour faire face à la crise va progressivement s’estomper, fait remarquer Laurence Boone, chez Barclays Capital: “les baisses d’impôt sur le revenu et les aides sociales mises en place dans le cadre du plan de relance ne devraient pas être renouvelées, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat des ménages”.

Pour autant, les économistes écartent le spectre d’une “hyper inflation”. En effet, malgré la reprise, la demande ne devrait pas rebondir suffisamment pour conduire à une envolée des prix, expliquent-ils. De même, “tant que le marché du travail restera déprimé, les salaires vont rester contenus”, limitant ainsi la hausse des prix, souligne Laurence Boone.

Le gouvernement table sur une inflation de 1,2% en 2010.

“Il ne faut pas se tromper d’ennemi”, observe Marc Touati, chez Global Equities: “le principal danger ne sera pas le retour de la forte inflation mais résidera dans le maintien d’une croissance trop molle pour permettre un rebond durable et significatif des créations d’emplois”.