éou lors d’une intervention à la télévision, le 13 janvier 2010 à Athènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[13/01/2010 15:51:48] ATHENES (AFP) Le Fonds monétaire international a entamé une mission en Grèce demandée par Athènes afin d’étudier l’éventualité d’une assistance technique pour aider le pays à redresser ses finances mises à mal par l’explosion de son déficit et sa dette publics.
Le Premier ministre grec Georges Papandréou a affirmé de son côté mercredi que la Grèce ne sortira “en aucun cas” de la zone euro et n’aura pas recours aux financements du FMI.
“En aucun cas nous ne sortirons de la zone euro, nous n’aurons pas recours au FMI (Fonds monétaire mondial), nous n’en avons aucun besoin”, a déclaré M. Papandréou, dressant devant la presse le bilan des 100 premiers jours du gouvernement socialiste.
La mission du FMI arrivée mercredi matin dans la capitale grecque a rencontré le ministre des Finances Georges Papaconstantinou et aura dans les prochains jours des entretiens avec plusieurs autres ministres.
“La rencontre s’est tenue après une invitation du ministère des Finances qui a demandé l’aide du FMI sur des questions techniques”, a indiqué un communiqué du ministère.
L’entretien “a porté particulièrement sur la possibilité d’une aide du FMI sur des questions de politique fiscale, d’administration fiscale, ainsi que sur des systèmes de préparation du budget, des systèmes de contrôles et d’évaluation des dépenses publiques”, a précisé le texte.
La mission est composée de cinq responsables du FMI qui vont passer une semaine en Grèce. Le Fonds a précisé que cette mission s’inscrivait dans le cadre de la surveillance habituelle que le FMI apporte à ses Etats membres mais aucune assistance financière à la Grèce n’a été évoquée.
Le ministère des Finances avait déjà indiqué que la perspective d’un prêt du FMI à la Grèce n’était pas envisagée.
Athènes avait reçu la semaine dernière une visite d’experts de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne venus examiner l’état des finances publiques du pays.
Dans un rapport publié mardi, la Commission européenne a épinglé la Grèce pour le manque de fiabilité de ses statistiques économiques.
La Commission a relevé de “graves irrégularités” dans les notifications de statistiques faites en avril et octobre 2009, comme la transmission de données incorrectes et le non-respect des règles comptables.
Qualifiant la crise que traverse le pays d'”énorme”, M. Papandréou a ajouté que “les conditions actuelles ne permettaient aucun report des réformes radicales” annoncées qui visent à assainir les finances publiques, réduire les dépenses du secteur public et regagner la fiabilité des marchés.
“L’ampleur des problèmes obligent à un nouveau départ: c’est maintenant ou jamais, il faut tout changer (…), faire de la crise une occasion de changer”, a dit M. Papandréou. Il a aussi souligné que l’état des finances publiques laissé par le précédent gouvernement conservateur “dépassait toute imagination”.
Le nouveau président de l’Union européenne Herman van Rompuy avait estimé mardi lors d’une visite éclair à Athènes que la Grèce prenait les mesures nécessaires pour faire face à ses problèmes économiques, tout en soulignant l’urgence d'”un paquet crédible et à long terme de réformes”.
“Je suis convaincu que le gouvernement grec prend déjà les mesures nécessaires supplémentaires”, a déclaré M. van Rompuy avant d’affirmer qu’il est “de l’intérêt commun pour toute l’Europe et surtout pour les membres de l’eurozone que la Grèce puisse relever ses défis”.