Airbus A400M : la France fera “tout pour sauver ce programme” selon Morin

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érir à Séville, le 11 décembre 2009 (Photo : Bertrand Guay)

[13/01/2010 18:02:07] PARIS (AFP) La France fera “tout pour sauver” l’avion de transport militaire Airbus A400M, a déclaré mercredi le ministre de la Défense, Hervé Morin, au moment où l’avenir du programme est menacé par d’importants surcoûts et à la veille d’une réunion des pays clients à Londres.

“Il s’agit d’un programme majeur pour l’industrie européenne de défense, c’est le programme-phare de ce que peut représenter la volonté de produire des programmes communs donc nous ferons tout pour sauver ce programme”, a dit M. Morin à l’Assemblée nationale.

Le ministre a indiqué souhaiter un accord entre l’industriel et les pays européens clients sur le partage financier des surcoûts “avant la fin du mois de janvier et notamment début février lors d’une réunion à Istanbul”.

Les ministres de la Défense des pays de l’Otan doivent se réunir les 4 et 5 février dans la ville turque.

Une réunion au niveau des secrétaires d’Etat ou des directeurs de l’armement des pays clients doit se tenir jeudi à Londres.

Airbus et sa maison mère, EADS, ont menacé d’abandonner le programme A400M faute d’un accord avant la fin du mois sur le financement de l’avion, qui pourrait coûter jusqu’à 11 milliards d’euros de plus que prévu.

“Cette négociation doit avoir lieu, elle est difficile mais nous souhaitons –et la France et le Premier ministre souhaitent– que ce programme puisse aller jusqu’à son terme”, a ajouté M. Morin.

Le ministre a rappelé qu’un accord avait déjà été trouvé sur les spécifications techniques de l’avion et un nouveau calendrier de livraison mais qu’elles achoppaient encore sur “le partage de la prise en charge des surcoûts entre Airbus et les sept pays partenaires”.

La France est le deuxième client de l’A400M en nombre d’avions commandés (50), derrière l’Allemagne (60).

Airbus et EADS ont mis mardi les gouvernements au pied du mur, faisant planer la menace d’un arrêt du programme faute d’accord.

“Nous ne pouvons tout simplement pas aller au-delà de la fin janvier sans savoir où nous allons financièrement”, a déclaré le président exécutif d’EADS Louis Gallois. Le groupe européen a déjà dû prendre pour 2,4 milliards d’euros de provisions.

De son côté, le groupe socialiste du Sénat a souligné mercredi que l’abandon du programme “entraînerait des pertes d’emplois massives”, alors que l’avion doit occuper 40.000 personnes à terme.

Le président “Nicolas Sarkozy ne cessant de mettre en exergue les relations privilégiées qu’il entretient avec (la chancelière allemande) Angela Merkel, le groupe socialiste lui demande d’user de son influence pour assurer la pérennité du programme de l’A400M”, ajoutent les sénateurs dans un communiqué.

L’Allemagne est actuellement le pays qui a la position la plus inflexible dans les négociations avec Airbus.