[14/01/2010 15:22:31] PEKIN (AFP)
à l’intérieur du siège de Google, le 14 janvier à Pékin (Photo : Liu Jin) |
“Je ne sais pas ce que je ferais sans “, clame un des jeunes Chinois venus exprimer jeudi, devant le siège du groupe, leur soutien au moteur de recherches américain qui a menacé de se retirer de Chine.
A l’heure du déjeuner, une vingtaine d’entre eux sont sur place, un peu désoeuvrés: l’un lit un journal, l’autre prend des photos…
D’autres examinent les messages déposés par des internautes souvent désemparés.
“Au revoir Google. On peut construire un mur mais pas diviser le coeur des gens. Nous voulons voir l’autre côté du mur”, affirme un anonyme dans un de ces messages.
Depuis deux jours de nombreux Chinois sont aussi venus apporter leur témoignage, sans s’attarder, comme cet homme passé déposer un sac d’oranges et de pommes, qui rejoint un bouquet de fleurs et même une bouteille d’alcool chinois. Comme des offrandes.
Un bout de papier a été glissé sous une pierre. Sur sa surface blanche est inscrite une question qui tient en un seul mot en chinois et en anglais: “Liberté?”.
ège de la compagnie, le 14 janvier 2010 à Pékin (Photo : Liu Jin) |
Google qui avait accepté les conditions de censure du gouvernement chinois pour entrer sur son vaste marché, est soudain devenu le héraut des libertés civiques et dans le discours de ses sympathisants pointe la critique du gouvernement.
“Depuis quelques années il est de plus en plus dur de contourner le Great Firewall”, la Grande muraille de l’internet chinois ou système de censure du gouvernement, explique M. Zhang, 27 ans, employé dans une compagnie internet, qui, pas plus que les autres, ne souhaite être identifié par son nom complet.
“Il faut y consacrer davantage de temps, dépenser davantage d’argent. Et si Google part, je pense que la Chine a les moyens de bloquer tous ses sites à l’intérieur du pays. Beaucoup de gens vont être malheureux”, dit-il.
“Je soutiens Google”, affirme-t-il encore.
Pourtant, tous ne partagent pas cette émotion. Sur place ou sur internet, Google se retrouve parfois en position d’accusé et le gouvernement est âprement défendu.
M. Cui, qui travaille dans les logiciels, lance ainsi: “Tous les pays restreignent internet. La Chine a ses lois. Si vous voulez quitter la Chine c’est votre problème, mais vous devez respecter les lois ici”.
M. Cui est très suspicieux face à la compagnie californienne: “quelles sont ses motivations? Est-ce que vous cherchez à semer le chaos dans notre gouvernement et notre société?”.
Et cet utilisateur avoué du moteur de recherches américain en est sûr: la Chine “n’empêchera pas les gens de se servir de Google”.
Un peu plus loin, une reproduction d’affiche maoïste proclame: “l’envahisseur américain doit être défait”.