[15/01/2010 16:22:56] PARIS (AFP)
à Paris, le 7 janvier 2010 (Photo : Martin Bureau) |
Le déficit budgétaire de la France s’établit à un niveau record de 138 milliards d’euros pour 2009, un peu moins que prévu toutefois, a annoncé vendredi le ministre du Budget Eric Woerth.
“Nous prévoyions au départ 141 milliards de déficit en 2009. La réalité des comptes pour 2009, ce sera 138. Donc il y a trois milliards d’écart” en moins, a déclaré M. Woerth sur i-Télé. En 2008, le déficit de l’Etat s’est établi à 56,3 milliards d’euros.
“C’est dû à une augmentation des recettes par rapport à ce qu’on attendait, à plus d’impôts sur les sociétés. Cela veut dire que les entreprises anticipent sur 2009 des résultats un peu meilleurs même si c’est fragile. Et il y a un peu plus de recettes de TVA et un peu moins de recettes d’impôts sur le revenu”, a-t-il expliqué.
Il a ajouté que ces trois milliards, “c’est autant que l’on n’emprunte pas” pour rembourser la dette, ajoutant qu’ils sont affectés à la réduction des déficits.
Le ministère du Budget avait indiqué mardi que le déficit de l’Etat s’était creusé jusqu’au niveau record de 143,3 milliards d’euros au 30 novembre, contre 66,6 milliards un an plus tôt, et était attendu sur l’ensemble de 2009 légèrement sous la barre des 140 milliards.
En juin, le ministère avait indiqué attendre un déficit budgétaire de 125 à 130 milliards d’euros en 2009, contre 56,3 milliards d’euros en 2008.
En France, comme dans la plupart des pays, le déficit a explosé sous le poids de la crise économique mondiale, qui a lourdement affecté les recettes fiscales. Le gouvernement a de son côté multiplié les dépenses nouvelles dans le cadre de son plan de relance.
Dans la loi de finances 2009, le gouvernement prévoyait un déficit (Etat, comptes sociaux et collectivités locales) à 8,2% du Produit Intérieur Brut (PIB, c’est-à-dire l’ensemble des richesses produites dans un pays) en 2009, un record appelé à être battu en 2010 avec 8,5%.
Le chiffre définitif du déficit doit être intégré au collectif budgétaire (version rectifiée du budget) sur le grand emprunt, qui sera présenté le 20 janvier en conseil des ministres.
La récession passée, la Commission européenne a demandé à Paris de ramener son déficit public sous la limite autorisée de 3% dès 2013. Un délai initialement jugé peu réaliste par le gouvernement qui a néanmoins fini par l’accepter, à condition qu’une croissance forte soit au rendez-vous.
Par ailleurs, selon le budget 2010, la dette publique doit grimper à 84% du PIB en 2010.
Les traités de l’Union européenne fixent à 60% du PIB le niveau maximum souhaitable d’endettement pour les Etats membres.
Le président Nicolas Sarkozy a annoncé l’organisation, d’ici la fin du mois, d’une conférence nationale sur les déficits et la dette.