Oxford Business Group scrute l’industrie pharmaceutique tunisienne
Une récente étude d’Oxford Business Group (OBG) a recommandé aux sociétés
tunisiennes opérant dans l’industrie pharmaceutique d’orienter leurs
exportations vers le marché européen pour grandir; car aujourd’hui, constate OBG,
les principaux marchés d’exportation tunisiens se trouvent pour la plupart au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Les marchés les plus importants sont ceux des pays avoisinants (Libye, Algérie
et Maroc), mais il y a également ceux de la Mauritanie, du Sénégal, de la
Jordanie, du Yémen et de l’Arabie Saoudite.
Sur le marché européen, nos industries pharmaceutiques exportent déjà en France
et elles comptent consolider leur position sur l’Europe en augmentant les
recettes provenant des marchés plus spécialisés.
Selon le ministère de la Santé, la Tunisie produit 360 millions de dinars
tunisiens (190 millions d’euros) de produits pharmaceutiques, soit 45% de
l’ensemble des produits pharmaceutiques présents sur le marché national. Le
gouvernement souhaite, dans un premier temps, que la production nationale de
produits pharmaceutiques atteigne les 730 millions de dinars tunisiens (385.8
millions d’euros) d’ici 2016 pour pouvoir couvrir les besoins en médicaments du
pays par la production locale.
«Il s’agit d’un objectif ambitieux, mais le pays voudrait multiplier par cinq
les exportations de produits pharmaceutiques au cours des cinq prochaines
années», a déclaré à OBG Maher Kamoun, président-directeur général de la Société
des industries pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) et président de la Chambre
nationale de l’industrie pharmaceutique ; en ajoutant que la récession mondiale
n’a pas eu d’effets négatifs sur le secteur pharmaceutique tunisien puisque les
produits pharmaceutiques sont toujours demandés. Actuellement, les exportations
tunisiennes de produits pharmaceutiques s’élèvent à 30 millions de dinars (15.8
millions d’euros) -une valeur que le gouvernement espère voir passer à 160
millions de dinars (84.5 millions d’euros) d’ici 2016.
Selon OBG, il existe un potentiel énorme même pour le marché local si l’on tient
compte du niveau relativement peu élevé des dépenses par habitant dans le
secteur et de la classe moyenne importante du pays qui est de plus en plus
concernée par sa santé. De plus, étant donné que le gouvernement subventionne de
plus en plus les médicaments utilisés pour soigner les maladies chroniques, un
nombre croissant de personnes pourra se permettre de suivre des traitements de
façon régulière. «Dans les pays développés, les dépenses en produits
pharmaceutiques par habitant oscillent entre 600 dinars tunisiens (315 euros) et
800 dinars tunisiens (420 euros)», a expliqué à OBG Hatem Hachicha, le
directeur-général de Pfizer pour la Tunisie et la Libye. «Ici en Tunisie, les
dépenses moyennes sont de 60 dinars tunisiens (31 euros). Si vous ajoutez à cela
l’allongement de la durée de vie et la hausse du niveau de vie, vous vous
rendrez compte que le marché ne peut que s’agrandir».
Le pays voudrait également développer le côté biotechnologie, ainsi que
recherche et développement de l’industrie. Le secteur de la santé tunisien
jouit, d’ailleurs, d’une bonne réputation à l’étranger et les habitants des pays
avoisinants, comme l’Algérie et la Libye, ainsi que ceux des pays européens,
vont souvent en Tunisie pour se faire soigner. Actuellement, plus de 150.000
touristes visitent la Tunisie chaque année pour des raisons médicales. Il n’en
est pas moins que les pays doit encore vendre son image et devenir plus visible
sur la scène internationale, de façon à attirer davantage d’investissements et à
devenir un pôle de connaissances dans le secteur de la biotechnologie.