GB : retour de l’ex-patron de RBS, comme conseiller en architecture

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à Londres (Photo : Ed Jones)

[17/01/2010 14:24:57] LONDRES (AFP) Fred Goodwin, l’ancien patron de la banque britannique Royal Bank of Scotland, et symbole de la crise financière au Royaume-Uni, a retrouvé son premier emploi depuis son départ il y a un an, dans un cabinet d’architecture écossais, a révélé la presse britannique ce week-end.

Il travaille depuis fin 2009 dans le cabinet écossais RMJM, mais son arrivée n’a été révélée au personnel qu’à la fin de la semaine dernière, selon les journaux. Il donnera des conseils sur les projets internationaux.

“Sir Fred nous conseillera sur notre stratégie à l’étranger grâce à son énorme expérience internationale, un talent de grande valeur pour RMJM” a indiqué le cabinet au Guardian.

M. Goodwin, 51 ans, avait quitté la banque en janvier 2009 après une courte période de transition avec son successeur Stephen Hester.

Sa soif d’acquisitions pendant la période précédant la crise, et notamment sa décision de surenchérir à prix d’or sur une offre amicale de Barclays pour la néerlandaise ABN Amro (RBS s’était lancé dans le rachat avec Santander et Fortis), en 2007, alliée à une attitude sociale intransigeante, a fait de lui pendant la crise la figure la plus honnie du Royaume-Uni parmi les banquiers.

D’autant que l’état financier de la banque lui vaut d’être désormais possédée à 84% par le gouvernement britannique, après avoir bénéficié d’injections de plusieurs dizaines de milliards de livres (à peu près autant d’euros) d’argent du contribuable.

Même après son départ, il a provoqué le scandale avec le montant astronomique de sa retraite, dont il a été contraint d’abandonner la moitié, sous la pression.

M. Goodwin et sa banque ont fini par incarner la crise elle-même aux yeux des britanniques. Sa maison à Edimbourg avait été l’objet d’actes de vandalisme, ainsi que le siège londonien de la banque pendant une manifestation à la veille de la tenue d’un G20 de chefs d’Etat en avril à Londres.

Il avait totalement disparu pendant un an. L’hebdomadaire News of the World avait indiqué qu’il s’était installé dans le sud de la France.

Les réactions à sa nomination ont encore été assez acerbes. Le porte-parole libéral démocrate Lord Oakeshott a estimé que son embauche “était une décision étrange, qui n’allait sans doute pas ouvrir les portes à des contrats publics” au cabinet écossais.

Par comparaison, Andy Hornby, ancien patron de la banque HBOS, qui avait dû être rachetée dans l’urgence par Lloyds TSB sous la pression du gouvernement (le nouveau groupe Lloyds Banking Group est public à 43% désormais), a retrouvé un travail beaucoup plus facilement, sans susciter trop de commentaires : il est directeur général de la chaîne de pharmacies Alliance Boots.

En revanche, Johnny Cameron, l’ancien directeur de la branche d’investissement de RBS, responsable des acquisitions les plus contestées, a eu également du mal à retrouver un emploi. L’Autorité des Services Financiers s’est d’abord opposée à son entrée dans une autre banque d’investissement. Puis il a du démissioner à l’automne d’un cabinet de chasseurs de tête auquel UKFI, l’organisme public qui gère désormais les banques nationalisées depuis la crise, avait confié la recherche de son nouveau directeur général.

Adam Applegarth, l’ancien patron de Northern Rock, dont la faillite en septembre 2007 avait déclenché une panique de la clientèle, a retrouvé en octobre un travail de conseiller dans le fonds américain Apollo.