Aéronautique : La Tunisie veut désormais une industrie à haute
valeur ajoutée
Le
secteur de l’aéronautique représente, pour la Tunisie, une opportunité
d’investissement intéressante. Aujourd’hui, on dénombre dans le pays 46
entreprises d’aéronautique qui emploient, à la date de mai 2009, 3.900
personnes. Parmi elles, deux se consacrent exclusivement à la maintenance, à
savoir Tunisair Technics pour le compte de Tunisair et Sabena Technics pour le
compte de
Nouvelair
et emploient à elles seules près de 1.400 personnes.
Les activités des entreprises exerçant en Tunisie sont diversifiées, touchant
aux composantes aéronautiques à différents niveaux, allant de l’ingénierie
software, hardware à la production des systèmes aéronautiques en passant par le
décolletage et usinage de haute précision.
Plus que le climat d’affaires, les incitations fiscales, le coût abordable de la
main-d’œuvre -un opérateur déclarait récemment que grâce au glissement du dinar,
les donneurs d’ordre n’ont même pas le sentiment qu’ils sont en train
d’augmenter les salaires de leurs employés-, les qualifications et les
compétences tunisiennes représentent un facteur décisif pour l’attraction des
investisseurs dans le secteur.
Former les techniciens pour les besoins d’un secteur à la technologie pointue
Le parc aéronautique El Mghira sera bientôt opérationnel. Il s’étend sur 20
hectares dont la moitié a été réservée à Aerolia, le reste abritera les
sous-traitants appelés à travailler pour ce projet, la fabrication de
sous-ensembles ou de pièces élémentaires. Ce réseau de partenaires et de
sous-traitants industriels en charge de la réalisation de pièces élémentaires,
de tôlerie, outillage, composite, logistique ainsi que de traitement de surface
implanté à proximité d’Aerolia, réduira, d’après les dirigeants d’Aerolia, les
flux logistiques et assurera une meilleure performance économique de l’ensemble
industriel.
Le Centre de formation professionnelle destiné à l’aéronautique et créé dans la
zone industrielle de Mghira est déjà fonctionnel. Il est en train de pourvoir
Aerolia en main-d’œuvre qualifiée. 25 opérateurs sont d’ores et déjà sur terrain
et pourraient atteindre les 150 d’ici la fin 2010 si les commandes sont
maintenues et les délais de production et de livraison sont respectées.
Aerolia a démarré sa phase de production depuis novembre 2009. En attendant
l’achèvement de la construction de sa propre unité dont elle vient tout juste
d’avoir l’autorisation de bâtir, elle opère à partir des locaux de
Latécoère du
Groupe SEA Latelec. L’usine de l’équipementier en aéronautique Hutchinson à
Sousse, leader mondial sur le marché de l’isolation vibratoire et acoustique
est, pour sa part, entrée en production au cours du troisième trimestre 2009.
L’usine qui démarre avec 50 employés compte atteindre aux horizons 2011/2012,
300 à 400 employés.
Le Centre de formation en aéronautique, créé initialement pour satisfaire aux
besoins de la filiale d’Airbus, est appelé à moyen et long terme à répondre aux
demandes potentielles des opérateurs aéronautiques sis en Tunisie en
main-d’œuvres qualifiées (voir besoins du secteur en formation).
Dans le souci de répondre aux besoins du secteur, une commission présidée par le
secrétaire d’Etat à la Formation a rencontré les représentants du Groupement des
Industries Tunisiennes de l’Aéronautiques (GITAS). La commission a été informée
des besoins de chaque entreprise en main-d’œuvre qualifiée. Les membres du GITAS
ont, en ce qui les concerne, fait part de leur prédisposition à autoriser leurs
directeurs techniques ou leurs ingénieurs et à titre gracieux à consacrer une
partie de leur temps à la formation des techniciens supérieurs du Centre El
Mghira.
Etre présents au national et à l’international
Mais la promotion du site Tunisie en tant que destination de choix pour
l’industrie aéronautique passe également par une plus forte présence dans les
salons internationaux et plus de présence au niveau du réseau international des
opérateurs en aéronautique.
La Tunisie, représentée par le GITAS, prendra donc part à Aeromat, la convention
d’affaires qui se tient les 1er et 2 décembre 2010 à Toulouse et qui regroupe
près de 1.200 opérateurs du secteur aéronautique.
Le Salon le Bourget verra
également une participation tunisienne en 2011 mais plus important encore, la
Tunisie persiste et signe son deuxième salon de l’aérospatial qui a lieu du 5 au
7 juillet 2010. C’est une façon de dire au monde qu’elle est passée à la
première vitesse en ce qui concerne les productions industrielles et que son
ambition est de devenir un site privilégié et reconnu de par le monde pour ce
qui touche les produits à haute valeur ajoutée.
Reste cependant un obstacle important, celui de la cherté des moyens de
transport entre la Tunisie et ses partenaires. Mais ça, c’est une autre
histoire.
