[17/01/2010 16:06:55] ALGER (AFP)
Le logo d’ArcelorMittal (Photo : Arcelor Mittal) |
Les 7.200 salariés du complexe sidérurgique d’ArcelorMittal d’El Hadjar près d’Annaba (Est de l’Algérie) ont décidé samedi de durcir leur grève entamée le 4 janvier jusqu’à l’obtention d’un engagement officiel qu’un plan d’investissement global sera lancé, selon le syndicat.
“Nous poursuivons la grève et nous envisageons cette semaine une escalade dans nos actions”, a indiqué à l’AFP Smaïn Kouadria, le secrétaire général du syndicat d’entreprise, sans vouloir en préciser les modalités.
“Nous la continuerons jusqu’à ce nous obtenions de la part des pouvoirs publics, d’ArcellorMittal et du groupe Sider (public, ationnaire à hauteur de 30% dans ArcelorMittal Annaba, NDR) un engagement écrit et officiel qu’un plan global d’investissement et de réhabilitation du complexe d’El Hadjar, incluant la cokerie, sera lancé”, a-t-il ajouté.
“C’est une condition sine qua non”, a encore affirmé M. Kouadria.
Toutes les unités du complexe étaient à l’arrêt, mais “un service minimum” était assuré pour assurer la sécurité de l’entreprise, selon lui.
“Nous ne faisons pas de politique, nous défendons seulement notre outil de travail”, a-t-il ajouté, en qualifiant de “vide de sens” une lettre adressée aux syndicalistes par le secrétaire général du ministère de l’Industrie. “Le ministère ne prend aucun engagement sur le plan d’investissement dans cette lettre”, selon le responsable syndical.
La direction d’ArcelorMittal était injoignable samedi.
Les sidérurgistes sont en grève pour protester contre la fermeture envisagée de la cokerie, employant 320 salariés, dont la rénovation coûterait 40 millions de dollars, selon des experts nommés après la mise à l’arrêt de cette unité en octobre dernier.
La direction d’ArcellorMittal Annaba avait au départ présenté un plan d’investissement de 200 millions de dollars pour 2010-2014 pour réhabiliter les installations du complexe (haut fourneau, laminoir, etc), excluant la rénovation de la cokerie.
Le syndicat d’entreprise a ensuite révélé jeudi qu’ArcelorMittal entendait “demander l’acccord du gouvernement algérien pour négocier avec lui un plan global d’investissements sur quatre ans, destiné à moderniser toutes les unités du complexe, y compris la cokerie”, d’un montant de 350 millions de dollars, selon la presse algérienne.
La filiale algérienne du géant mondial de l’acier compte obtenir la reconduction d’une convention signée en 2001 pour dix ans avec l’Etat algérien lui octroyant d’importants avantages notamment fiscaux et financiers.
L’usine d’El Hadjar est une ancienne propriété de l’Etat algérien rachetée à 70% en octobre 2001 par l’Indien Ispat, une entreprise du groupe Mittal.
Elle a produit 750.000 tonnes d’acier en 2009, selon la direction.