La SNCF dément avoir un plan précis de suppression de dessertes TGV

[18/01/2010 17:29:43] PARIS (AFP)

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à Lyon (Photo : Fred Dufour)

La SNCF a démenti lundi avoir déjà décidé la suppression de certaines lignes de TGV ou la réduction de la desserte à la fin de l’année face à la baisse de la rentabilité des lignes à grande vitesse, réagissant ainsi à un article paru dans le quotidien Les Echos.

“Il n’y a pas de plan précis de suppression de dessertes”, mais une adaptation de l’offre à la demande, a indiqué un porte-parole de la SNCF à l’AFP.

Les Echos indiquent dans leur édition de lundi que la compagnie ferroviaire passe en revue l’ensemble de ses lignes TGV et qu’elle pourrait supprimer certaines dessertes déficitaires ou en réduire les fréquences, notamment sur les axes Paris-Arras, Lille-Strasbourg et Nantes-Strasbourg.

“Une première vague de reconfigurations/suppressions de dessertes, ciblées sur les relations TGV structurellement déficitaires, les intersecteurs (relation province-province, ndlr) et les flancs de pointe (trains précédent ou suivant immédiatement les heures de pointe, ndlr), était intervenue courant 2009 et donnera son plein effet en 2010”, écrit la SNCF dans son projet de budget 2010 dont l’AFP s’est procuré une copie.

“La Branche (Voyages SNCF) prévoit d’engager une refonte plus profonde à compter du service 2011, en particulier sur les relations Paris-Arras, Nord-Est et Est-Atlantique”, poursuit-elle.

“Ce genre de +peignage+ des liaisons, ça se fait tous les ans. Il y a une adaptation des horaires, la création de nouveaux trains, des suppressions”, a expliqué le porte-parole, ajoutant qu'”un +peignage+ beaucoup plus fin va être fait pour 2011″, compte tenu des effets de la crise économique et de la hausse annoncée des péages, qui vont peser sur la rentabilité des TGV.

Les arbitrages définitifs seront rendus au printemps afin que les mesures puissent être appliquées en décembre, au moment du passage au service d’hiver 2011. “Rien n’est encore décidé”, a-t-il insisté.

“Dans le cadre des réflexions en cours sur le modèle économique des TGV à plus long terme, des travaux plus poussés d’évolution de l’offre TGV sont engagés”, a résumé la SNCF dans un communiqué.

Ces “adaptations” éventuelles s’intègrent dans un contexte de projet d’augmentation de l’offre TGV “de l’ordre de 1% en 2010 sur un total de 800 TGV en moyenne qui circulent chaque jour”, selon le budget 2010 de la compagnie publique qui sera présenté le 20 janvier au conseil d’administration, a-t-elle ajouté.

Une suppression des dessertes “n’est pas acceptable du point de vue du service public et c’est une impasse car il y aura moins de recettes et des coûts fixes toujours importants”, a déclaré à l’AFP Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-cheminots.

Il y a deux responsabilités: celle de l’Etat qui continue de se désengager du financement de la SNCF et qui décide de l’augmentation des péages, et celle de la SNCF qui est engagée dans une gestion libérale, a-t-il ajouté.

Cette menace est “sans doute aussi une façon pour la SNCF de faire pression sur l’Etat” pour qu’il réduise les péages payés à réseaux ferré de France (RFF), selon lui.

“La question de la pérennité de certaines relations TGV aura eu le mérite de lancer le débat sur la place publique et de placer les responsabilités où elles sont vraiment”, a pour sa part estimé Bernard Aubin, de la CFTC-cheminots, dans un communiqué.

“Les réactions des élus locaux ne se feront sans doute pas attendre”, a-t-il ajouté.