OMC : La “pulsion protectionniste” va continuer avec la flambée du chômage

photo_1263808971151-1-1.jpg
énéral de l’Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy, lors d’un forum économique à Séoul le 7 décembre 2009 (Photo : Jung Yeon-Je)

[18/01/2010 10:06:44] PARIS (AFP) La “pulsion protectionniste” qui a accompagné la crise va se poursuivre car elle est liée à la dégradation du marché de l’emploi, a déclaré lundi à Paris le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Pascal Lamy.

Pour contrer cette “pulsion”, il a appelé à conclure cette année le cycle de Doha de libéralisation des échanges.

“Dans l’ensemble, à ce stade, le système a tenu”, a estimé Pascal Lamy lors d’un colloque organisé par l’assureur-crédit Coface sur les “risques pays”, en 2010.

“La pulsion protectionniste, la demande protectionniste (…) est évidemment fortement corrélée à la situation du marché de l’emploi et nous savons que dans les mois, et même peut-être dans l’année ou les deux années qui viennent, la situation du marché de l’emploi va continuer à se détériorer”, a-t-il expliqué.

“Il faut rester extrêmement vigilant (…) Nous devons continuer à résister à cette tendance protectionniste”, a-t-il ajouté, estimant que “le plus concret, le plus immédiat, ce serait de finir cette négociation de Doha”.

Selon le directeur général de l’OMC, “80% du travail est fait” et une conclusion en 2010 est “techniquement parfaitement possible”, “reste à savoir si on donne le coup d’épaule final”.

Fin 2009, Pascal Lamy a demandé aux membres de l’OMC de décider en mars si une conclusion du cycle de Doha est à leurs yeux “faisable” ou non en 2010.

Les grandes puissances économiques membres de l’organisation se sont engagées cette année à conclure en 2010 le laborieux cycle de négociations entamé dans la capitale du Qatar en 2001 et qui doit aboutir à une grande libéralisation du commerce mondial.

Estimant que la “demande de protection” était “légitime” en temps de crise, Pascal Lamy a assuré que “le protectionnisme ne protège pas”.

Le Français a d’ailleurs estimé que le commerce international retrouverait “son dynamisme, mais avec une certaine décélération”. Il a aussi prédit un “découplage dans la reprise” entre pays riches et pays émergents, tous touchés de plein fouet par la crise.

“Le rebond du commerce international est beaucoup plus net du côté des pays émergents depuis quelques mois”, a-t-il rappelé.

Pour le directeur général de l’OMC, la reprise reste néanmoins “fragile” et son “contenu en emplois est probablement en train de changer dans le mauvais sens”. “Nous avons aussi cette énorme bulle d’endettement”, a-t-il mis en garde, “il faudra les payer et les résorber (les dettes)”.