[19/01/2010 17:11:43] TOKYO (AFP)
écolle le 19 janvier 2010 à l’aéroport Haneda de Tokyo. (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
Japan Airlines (JAL), la première compagnie aérienne d’Asie surendettée et croulant sous les pertes, a déposé mardi son bilan devant le tribunal de Tokyo et va se soumettre à un plan de sauvetage draconien, qui comprendra 15.600 suppressions d’emplois.
L’ancienne compagnie nationale, qui assure plus de 40% des lignes intérieures au Japon et le quart des liaisons internationales au départ de Tokyo, a cependant assuré que ses vols ne souffriraient aucune interruption. Les fournisseurs de kérosène, de plateaux-repas et autres continueront à être payés normalement, de même que les aéroports où JAL fait escale.
La défaillance de JAL, dont la dette totale atteint plus de 2.320 milliards de yens (17,6 milliards d’euros), d’après des chiffres publiés mardi, est la plus importante au Japon pour une entreprise hors secteur financier depuis la seconde guerre mondiale, selon le cabinet de consultants Tokyo Shoko Research.
JAL va subir un programme de redressement supervisé par un organisme semi-public de sauvetage d’entreprises en détresse, l’Etic. En se déclarant officiellement en cessation de paiements, la compagnie va pouvoir bénéficier des protections prévues par la loi japonaise sur les faillites.
ésident de Japan Airlines Haruka Nishimatsu, le 19 janvier 2010 à Tokyo. (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
L’Etic a parallèlement annoncé que ce plan de sauvetage comprendrait quelque 15.600 suppressions de postes, notamment via la cession de nombreuses filiales, ce qui correspond environ au tiers des effectifs du groupe.
Le plan prévoit également des injections de capitaux par l’Etic à hauteur de 300 milliards de yens (2,3 milliards d’euros), 600 milliards de nouveaux prêts de la part d’institutions publiques et 730 milliards de remises de dettes.
JAL abandonnera 14 lignes internationales et 17 lignes intérieures, et cèdera 53 appareils anciens gourmands en carburant (des Boeing 747-400 et des MD-90) pour les remplacer par des avions modernes et de plus petite taille.
“Si JAL n’avait pas été la première compagnie aérienne du pays, une telle procédure aurait pu signifier la disparition de l’entreprise. Mais c’est JAL et elle bénéficie du soutien du ministère des Transports”, a déclaré lors d’une conférence de presse le ministre des Transports, Seiji Maehara.
érence de presse sur Japan Airlines, le 19 janvier 2010 (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
“Cette journée ne marque pas la fin de JAL, mais un nouveau départ”, a-t-il assuré, expliquant que le dépôt de bilan allait permettre à l’ex-fleuron national, symbole de la prospérité retrouvée du Japon de l’après-guerre, de se redresser en toute transparence.
La deuxième compagnie aérienne japonaise, All Nippon Airways (ANA) a exprimé son inquiétude que les financements publics pour JAL ne mettent en péril un “environnement concurrentiel loyal”.
Deux compagnies aériennes américaines, Delta Air Lines et American Airlines, sont par ailleurs en concurrence pour participer au sauvetage. Mais ni JAL ni le gouvernement n’ont évoqué cet aspect du dossier mardi.
La presse affirme depuis plusieurs jours que l’élue sera Delta. JAL quitterait alors l’alliance Oneworld pour rejoindre sa rivale Skyteam dont font partie Delta et Air France-KLM.
L’action JAL sera radiée de la Bourse de Tokyo le 20 février.
Comme prévu, JAL a également annoncé mardi la démission de son PDG Haruka Nishimatsu. Il sera remplacé par un des grands patrons les plus vénérés du pays, le fondateur du groupe d’électronique Kyocera Kazuo Inamori, 77 ans.