Le gouvernement défend la rémunération de Proglio

[20/01/2010 15:24:23] PARIS (AFP)

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ège de l’entreprise à Paris le 25 novembre 2009 (Photo : Eric Piermont)

Plusieurs membres du gouverment – Eric Woerth (Budget), Christine Lagarde (Economie), Luc Chatel, porte-parole du gouvernement – ont défendu mercredi la double rémunération du Pdg d’EDF Henri Proglio, président du conseil d’administration de Veolia.

Le ministère de l’Economie a confirmé mardi que M. Proglio toucherait un revenu annuel de 2 millions d’euros (450.000 de Veolia, 1,6 M d’euros d’EDF), alors que Christine Lagarde avait affirmé en novembre qu’il ne percevrait qu’un seul salaire.

Mercredi, la ministre de l’Economie a souligné que ce cumul de rémunérations ne signifie pas un “cumul opérationnel”, répondant implicitement aux critiques sur la double casquette de M. Proglio. “Il n’y a pas de cumul opérationnel, puisqu’il est président du conseil” d’administration de Veolia, “auquel il consacrera un peu de son temps, en étant 100% de son temps chez EDF”, a-t-elle dit.

Christine Lagarde a aussi fait valoir que M. Proglio percevrait au total une rémunération plutôt inférieure à celle de ses homologues : son indemnité et son salaire “le placent à la 18e ou 19e place des rémunérations des chefs d’entreprise dans le CAC 40” et “il se retrouve bon dernier quand on regarde ses concurrents allemands, italiens ou anglais”, a-t-elle dit.

“M. Proglio a deux responsabilités et donc il y a deux salaires. En réalité, la somme des deux salaires représente ce qu’il gagnait auparavant, donc il n’a pas gagné d’argent”, a argumenté de son côté le ministre du Budget Eric Woerth.

“C’est un peu une polémique que je comprends parce que c’est des chiffres importants, il faut toujours tout écouter, mais il faut donner à Henri Proglio toutes les chances de bien remplir sa mission”, a expliqué le ministre du Budget. M. Woerth a aussi souligné que la France n’était “pas un pays qui paie si bien que ça ses dirigeants même si les sommes peuvent sembler très importantes”.

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a, lui, fait valoir qu’ Henri Proglio “n’était pas candidat à EDF et donc il n’est pas anormal que nous lui garantissions le maintien de sa rémunération”.

“Il va être rémunéré en tant que président directeur général d’EDF au même niveau que son prédécesseur, et il sera rémunéré par Veolia, comme président non exécutif, au niveau du marché des présidents non exécutifs. Au total ça fait une rémunération qui est la même que celle qu’il touchait précédemment”, a-t-il ajouté.

“Je sais que ça peut choquer par le montant absolu certains de nos concitoyens, mais c’est le prix de la rémunération de grands dirigeants de grande qualité dans notre pays”, a justifié M. Chatel.

Mardi, le ministre de la Relance Patrick Devedjian avait également défendu la double rémunération de M. Proglio, soulignant le “cumul de travail aussi”.

L’opposition socialiste par la voix d’Aurélie Filippetti, secrétaire nationale à l’énergie, a, elle, dénoncé les “indemnités indécentes” versées à M. Proglio par Veolia, qui “posent une nouvelle fois de manière aiguë l’anormalité du cumul de ses deux fonctions à la tête d’EDF et Veolia”.

La double casquette de M. Proglio, devenu patron d’EDF tout en restant président du Conseil d’administration de Veolia, et ses exigences en matière de rémunération avaient déjà suscité de vives critiques au moment de sa prise de fonction au sein du groupe public fin novembre.