La
main invisible
Est-il vrai que le néolibéralisme est mourant et que l’économie emprunterait une
nouvelle direction ? Verrons-nous un
capitalisme plus humanitaire? Un
capitalisme qui tirera sa force de la production et de la création de la
richesse réelle, c’est-à-dire un nouveau type de capitalisme qui ne s’appuie pas
sur la force financière et les spéculations des bourses et des institutions
financières?
Les plus importantes places financières, force du capitalisme, qui gèrent,
indirectement et directement, la majorité des activités financières, tirent les
ficelles des prises de décisions de la politique financière, invisiblement, sans
créer d’attention ou de conflits. Leur force provient avant tout de leur
capacité à créer la circonstance adéquate, faite sur mesure, d’avoir les
informations en temps réel et de les propager selon une chronologie bien définie
qui marche de pair avec leurs intérêts.
D’une manière générale, ces invisibles, super archi-milliardaires et qui
agissent aussi pour des raisons politiques, émettent l’information, ils la
confirment puis ils la contredisent ou ils la nient tout en créant autour d’eux
des gens satellites qui défendent leurs points de vues ou leurs façon
d’affronter les événements internationaux. Ce sont les grands spécialistes de la
propagande des fausses informations concernant tout ce qui touche à la finance
et l’économie. Ils ont le don de la création des confusions économiques. Ces
gens ont une imagination qui leur permet de créer l’événement au moment voulu et
selon des scénarios bien précis. Tout se manipule d’une façon intelligente et
anticipée. Ils mélangent, dans plusieurs circonstances, affaire et politique. Ce
genre de personnes ne vit pas la réalité de leurs peuples. Ils sont loin de la
réalité qui dominent leurs pays, et pire encore ils ne se soucient jamais des
réalités des pays en développement. Tout ceci est fait au fond pour un but de
domination politique dont le but essentiel, souvent occulté, est de semer la
confusion et les désaccords entre les nations surtout entre les nations de même
culture. Dominer le monde par la maîtrise de la situation économique dans le
monde, tout en changeant d’allié et de partenaire. Tout est commandé par le
groupe manipulateur qui agit en discrètement sur les orientations économiques
des grands pays, puisque ces derniers sont la locomotive du développement
industrielle et commerciale dans le monde.
La
mondialisation a été dictée et imposée par des spéculateurs financiers tout
en empruntant une fausse stratégie de démocratie, qui n’est en fait qu’une
partie d’un jeu bien défini où chacun a un rôle à jouer, un rôle primaire ou
secondaire, tout dépend de l’importance du pays. Ils imposent par
l’intermédiaire de leurs satellites un certain faux comportement démocratique,
coloré par une soi-disant liberté, qui est au fait une tactique profonde dont le
but essentiel est de semer le désordre public.
Ces grands pays veulent une démocratie de salon, une démocratie de gabegie, dont
le but est l’influence culturelle pour avoir à la fin des portes paroles
volontaires. Ils oublient souvent que la démocratie ne se décrète pas. C’est le
travail des peuples, basé sur l’entente, la solidarité et le bien pour tout
élément positif. La vraie démocratie demande de l’haleine et un grand souffle.
Elle se construit petit à petit mais pas par des slogans qui n’ont rien à voir
avec les réalités des peuples. Toute démocratie qui veut s’enraciner doit tirer
ses bases de la réalité intrinsèque du pays, de sa culture, de sa richesse, de
sa mentalité et autres éléments sociaux.
Prenons l’exemple de l’Allemands et du Français. Chacun d’entre eux voit la
démocratie d’un œil spécifique, tout en respectant certaines bases constantes.
L’Allemand ne se soucie pas beaucoup de la politique. Il est un bon discipliné
et exécute les ordres dans l’intérêt général. Tout au contraire, le Français
s’occupe beaucoup de la politique. Tout est expliqué par la politique et la
conséquence est l’augmentation des grèves et de mécontentements ; tandis que
l’Allemand avance scientifiquement, le Français en accuse un certain retard…
Donc il est préférable de parler démocratie au pluriel que de parler démocratie
au singulier.
Ces grands décideurs du sort des autres pays ont basé leur stratégie sur la
devise “il n’y a pas de place pour ceux qui hésitent car ils ne peuvent pas
choisir ce qu’ils veulent et ils ne sont pas libres de dicter leur souhaits”.
Ils doivent suivre le chemin tracé par les grands pays. Il n’y a pas de place
pour ceux qui essaient d’être responsables de leur sort, ce qui est
contradictoire avec la mondialisation qui stipule “personne n’en est
responsable”. A prendre ou a laisser. Le monde appartient à ceux qui sont
rapides, les retardataires crèveront. Ceci est le vrai visage de la
mondialisation qui a causé beaucoup de mal pour les
pays en développement; par
la suite, les grands pays, défendeurs de cette mondialisation, se sont trouvés
dans une position catastrophique qui pourrait perdurer au moins une dizaine
d’années.
Les raisons ne sont pas seulement financières mais aussi sociologiques et
personnelles. Le plus important principe de la mondialisation, c’est
l’irresponsabilité. C’est-à-dire que quand les choses marchent convenablement,
on se montre et on est là pour récolter les fruits, et quand les choses vont à
l’envers, on ne trouve aucun responsable sur la scène et chacun devient
irresponsable.
La crise financière actuelle ne connaît aucune frontière, et pour cette raison,
elle ne serait résolue qu’une fois on détermine ses frontières. Sans cette
mesure, la crise va se propager à travers le monde, surtout quand la solidarité
ne fait plus foi. Affronter cette réalité ne pourrait avoir lieu qu’en
empruntant une nouvelle stratégie plus réaliste et plus humaine envers les pays
pauvres. Ignorer ces pays pour longtemps est en fait une autre façon pour une
prolongation de la crise. S’abstenir à aider ces pays est une tactique non
gagnante dans un temps qui se mesure en seconde où tout est devenu rapide, où
tout veut avoir une place au le soleil. Les pays industrialisés sont devant un
défi économique international qui les pousse de prendre en considération les
réalités des autres peuples, surtout ceux qui leur manquent les moyens
financiers pour qu’ils se développent convenablement. Ignorer cette donne, c’est
une sorte de fuite en avant et une invitation pour ces peuples de se comporter
autrement envers lesdits grands pays.
Ces pays seraient obligés de revoir leurs politiques extérieures et de mettre
sous la loupe leurs appartenances qui les lient avec ces grands pays
industrialisés. Cette nouvelle réalité, dictée par ce tsunami financier,
pourrait former une nouvelle politique d’appartenance à l’instar de ce qui s’est
passé au début des années 50 où on a vu la constitution du groupe du tiers monde
par une première réunion du congrès de Bandung en Indonésie, en avril 54, auquel
plusieurs présidents et des représentants des mouvements d’indépendance de pays
africains et asiatiques ont pris part.
Nombre de participants étaient déjà au pouvoir, comme le
Chinois Zhou Enlai, le
Yougoslave Tito, l’Egyptien
Nasser, l’Indien
Nehru ou l’Indonésien
Sukarno.
D’autres se battaient encore pour l’indépendance, à l’instar du Front de
libération nationale d’Algérie, du néo-Destour de Tunisie (représenté par le
leader feu Salah Ben Youssef qui en était le secrétaire général, assassiné le 12
août à Frankfurt). Le seul journal qui a annoncé la mort de ce grand leader
était ‘afrique’ dirigé par le grand journaliste Béchir Ben Yahmed qui a occupé
avant le poste de ministre de l’Information) ou de l’Istiqlal du Maroc.
Au total, vingt-neuf Etats et trente mouvements de libération nationale
allaient, à Bandung, changer le cours de l’Histoire. Les cinq Etats du «groupe
de Colombo», Indonésie, Pakistan, Inde, Sri Lanka (à l’époque Ceylan), et
Birmanie, avaient pris l’initiative de la conférence asiatico-africaine (on
s’exprimait ainsi) dans la petite cité javanaise de Bandung, mise par le
président d’Indonésie Ahmad Sukarno à la disposition des congressistes…
Lire aussi :
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Tunisie – Economie – Crise : La main invisible de la mondialisation (1)
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Tunisie – Economie – Crise : La main invisible de la mondialisation (2)
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