ère de l’Economie et des Finances à Paris. (Photo : Loic Venance) |
[20/01/2010 11:39:32] PARIS (AFP) Le déficit de l’Etat et la dette publique de la France ont été revus à la baisse grâce à une meilleure prévision de croissance pour 2010 mais resteront à un niveau record cette année, selon la version rectifiée du budget présentée mercredi en conseil des ministres.
Après une chute du produit intérieur brut (PIB) de 2,25% en 2009, le gouvernement table désormais officiellement sur une croissance de 1,4% cette année, selon le projet de loi de finances rectificative (ou “collectif budgétaire”) pour 2010.
Malgré le “grand emprunt” voulu par le président Nicolas Sarkozy, qui se traduira par 22 milliards d’euros de dette supplémentaire, ce quasi-doublement de l’hypothèse de croissance permet de tabler sur une amélioration de la dette publique de la France, attendue désormais à 83,2% du PIB (contre 84% initialement), mais toujours à un niveau sans précédent.
Cette révision de la dette publique est également liée à la légère baisse du déficit public (Etat, collectivités locales et comptes sociaux) pour 2009 et 2010, qui “conduit à une amélioration mécanique” de la dette, selon le texte du collectif budgétaire.
Le déficit public de la France est en effet attendu à 7,9% du PIB en 2009 (contre 8,2% initialement prévu) et à 8,2% du PIB cette année (contre 8,5%), toujours à des niveaux historiques malgré tout.
D’après le gouvernement, le “grand emprunt” n’aurait qu’un impact limité sur les finances de la France, selon les critères définis par la Commission européenne: les “investissements d’avenir” financés par cet emprunt, d’un montant total de 35 milliards d’euros, creuseraient “seulement” le déficit public de 2 à 2,5 milliards en 2010 et les années suivantes.
L’incidence de ces dépenses nouvelles sur la dette publique sera également limitée à 5 milliards d’euros en 2010 “et augmentera progressivement, au rythme des décaissements”.
Pour des raisons strictement comptables, les 35 milliards d’euros mobilisés par l’emprunt national creuseront en revanche d’autant le déficit de l’Etat, qui devrait atteindre cette année le montant record de 149,2 milliards.
Le budget initial prévoyait un déficit budgétaire de 117,4 milliards d’euros, après 138 milliards d’euros en 2009.
Selon le collectif budgétaire, 500 millions d’euros de crédits sont annulés sur les budgets des ministères pour compenser le coût des intérêts générés par le “grand emprunt” en 2010.
Mais les investissements financés par l’emprunt devraient parallèlement doper la croissance de près de +0,3% par an en moyenne sur la décennie, estime le gouvernement.
Malgré une croissance plus soutenue, la dégradation du marché du travail se poursuivra bien cette année mais le gouvernement a légèrement révisé ses prévisions: les destructions d’emplois salariés dans les secteurs marchands “pourraient ne pas dépasser 120.000” en 2010, après 453.000 en 2009.
Le pouvoir d’achat des ménages résisterait, malgré un retour à un niveau normal d’inflation (+1,2% en 2010 après +0,1%) et progresserait de 1,7% cette année, après +2,2% l’an dernier.
Traditionnel moteur de la croissance française, la consommation totale des ménages continuerait à augmenter modérément: +1,4% en 2010 après +0,7% en 2009.
Miné par la crise économique, l’investissement des entreprises se stabiliserait selon le gouvernement à +0,6% en moyenne cette année, après avoir chuté de -7,6% en 2009.
Le traditionnel déficit commercial français se creuserait quant à lui encore, à 45 milliards, après 42,4 milliards l’an dernier.