éparés par le viticulteur Alexandre Colin, le 18 janvier 2010 dans un bar à Paris (Photo : Loic Venance) |
[20/01/2010 13:00:38] PARIS (AFP) Passionnés ou simples amateurs, une nouvelle manière de découvrir le vin s’invente sur internet: un abonnement qui permet d’être livré à domicile tous les mois ou d’aller chercher son panier dans un lieu convivial, pour déguster à plusieurs.
A Nantes, Paris ou Pau, des centaines d’abonnés des “Vignerons d’Alex” se retrouvent tous les mois dans un bistrot pour récupérer un carton de trois bouteilles différentes, pour moins de 20 euros. Une sélection chaque fois renouvelée.
Les vignerons sont présents et remplissent les verres des non-abonnés aussi, pour quelques euros. L’occasion de parler avec eux, de se renseigner sur les spécificités de leurs terroirs, de créer un lien et d’accéder directement à la source de ce que l’on consomme, une tendance lourde déjà dans l’alimentation.
“Au bout de huit mois d’existence, notre concept est validé”, affirme à l’AFP le caviste virtuel Alexandre Colin. “C’est très proche des paniers AMAP que les gens pré-commandent auprès d’un maraîcher, mais ça n’existait pas pour le vin”.
ûtent des vins lors de la remise de paniers viticoles par le viticulteur Alexandre Colin, le 18 janvier 2010 dans un bar à Paris. (Photo : Loic Venance) |
Arnaud Brière, co-fondateur en juillet du site Oegénie, qui propose aussi des sélections mensuelles de vins, mais plus haut de gamme, vend des abonnements mensuels de six bouteilles, un seul vin (avec trois niveaux de prix, de 60 à 180 euros) ou un panachage de trois à 100 euros.
En janvier par exemple, un Corbières (60 euros les six bouteilles), un Chablis (120 euros) et un Châteauneuf-du-pape 2006 (180 euros).
Son pari est de rivaliser avec les sites plus classiques de vin sur internet, qui se contentent souvent de présenter des catalogues de vente en ligne.
“Il faut déjà bien s’y connaître pour s’y retrouver. Nous on propose un contrat de confiance avec le client” sur le choix des vins, explique à l’AFP le jeune entrepreneur de 30 ans, qui s’est notamment associé avec un oenologue avignonnais, copain de promo de son école d’agronomie.
Sur le site, chaque vin est accompagné d’une fiche de présentation informelle et à la première personne, donnant la parole au vigneron et décrivant sa production. “Des découvertes aux valeurs sûres, on propose une palette gustative large, pas une dictature du goût”, assure-t-il.
Sa clientèle est “de plus en plus féminine”, les femmes étant, selon lui, “moins sensibles à la pression de l’étiquette, plus décomplexées à l’égard du vin, plus spontanées aussi”.
ûtent des vins lors de la remise de paniers viticoles par le viticulteur Alexandre Colin, le 18 janvier 2010 dans un bar à Paris. (Photo : Loic Venance) |
En moins d’un an, ces deux sites ont réussi à séduire un millier de clients chacun. Pour élargir cette base, ils multiplient les dégustations.
“Si j’avais juste entendu parler de ça dans un magazine ou sur internet, je ne me serais jamais engagée”, remarque Jessie Magana, rencontrée lors d’une dégustation à Paris et qui dit ne “pas connaître grand chose” au vin.
“Quand j’en parle autour de moi, tout le monde trouve ça formidable. Mais ceux qui n’ont pas rencontré l’équipe ou testé quelques vins ne franchissent pas le pas”, insiste la jeune femme de 35 ans.
Passionné d’oenologie, Jean-Philippe Ladry, un entrepreneur de 39 ans, se dit séduit par le côté “entremetteur ou dénicheur de vins” de ces sites mais hésite à s’abonner. “Le problème, c’est l’absence de garantie sur la qualité. Il faut accepter de se laisser guider sur les choix de vins, ce n’est pas évident”.