France Télécom : rumeurs de départ anticipé de Lombard, la direction dément

photo_1264000045064-1-1.jpg
élécom, Didier Lombard, le 15 octobre 2009 à Metz (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[20/01/2010 15:09:29] PARIS (AFP) Les rumeurs sur un départ anticipé du PDG de France Télécom, Didier Lombard, qui doit officiellement quitter en 2011 l’opérateur, fragilisé par une série de suicides de salariés, se sont multipliées ces derniers jours malgré les démentis du groupe.

Un responsable syndical de l’entreprise, sous couvert d’anonymat, a indiqué mardi à l’AFP que M. Lombard quitterait ses fonctions en février.

Mercredi, c’était au tour du site d’information Wansquare d’évoquer un départ le 9 juin, tandis que la semaine passée, la publication en ligne La Lettre A parlait de mai.

Interrogé par l’AFP, le numéro deux de France Télécom (Orange) Stéphane Richard a démenti ces informations. “Il n’y a pas de projet de départ de Didier Lombard”, il “reste jusqu’au printemps 2011”, comme le calendrier officiel le prévoit, a-t-il déclaré.

M. Richard, jusqu’alors directeur de cabinet de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, a été nommé en octobre directeur général adjoint en charge des opérations France et est depuis le 1er janvier directeur délégué.

Son arrivée comme numéro deux a été précipitée par la série de suicides de salariés qui a frappé l’opérateur depuis 2008 (35 en deux ans, selon les syndicats).

Selon M. Richard, ces rumeurs sont “normales”. “Il y a eu une crise forte dans cette entreprise, il y a aussi une crise d’image. On est de toute façon dans la dernière année du mandat de Didier (…) Et puis moi maintenant, je suis quand même au coeur des activités”, explique-t-il.

Plusieurs syndicats ont d’ailleurs demandé le départ de M. Lombard.

Interrogé sur sa volonté de pousser ce dernier vers la sortie, comme le laisse entendre capital.fr, le numéro deux d’Orange a affirmé ne se livrer “à aucune manoeuvre d’aucune sorte”.

“Il n’y a pas de rivalité entre Didier Lombard et moi (…) Nous avons une très bonne communication et pas de divergences”, a ajouté M. Richard.

Pour autant, selon Patrick Ackermann, délégué Sud-PTT, “les deux sont en guerre, Lombard s’accroche”, mais “c’est sûr qu’il va partir”. “Ces rumeurs contradictoires sont le reflet de la bagarre qu’il y aujourd’hui au sein de la direction”, assure-t-il.

Evoquant une “crise de direction”, M. Ackermann estime qu’il faut que cela “s’arrête vite” car “cela ne favorise pas du tout le débouché des négociations” en cours sur le stress et les conditions de travail.

Selon une source syndicale, M. Lombard resterait président d’honneur jusqu’en juin, mais c’est M. Richard qui présenterait seul en février le nouveau plan stratégique du groupe.

“Je n’ai toujours pas compris l’équilibre actuel entre MM. Richard et Lombard en termes de partage des rôles”, souligne un analyste parisien, sous couvert d’anonymat.

Pour lui, les rumeurs de départ anticipé ont “un niveau de probabilité relativement assez élevé”. “La crise sociale a définitivement entériné le fait que M. Lombard devait partir et probablement le plus tôt possible. Maintenant que les choses se sont apaisées, c’est le bon moment pour lui de partir, en sauvant la face et les apparences”, ajoute-t-il.

Pierre Morville (CFE-CGC) juge également nécessaire cette “clarification de la gouvernance”, même si le départ de M. Lombard, dont l’équipe mène les négociations, risque de créer “du flottement”.

M. Richard affirme de son côté qu’il faut leur “laisser un petit peu de temps pour approfondir cette gouvernance à deux”. “S’il faut la faire évoluer d’une façon ou d’une autre, on verra bien, mais en tout cas ce n’est certainement pas avec l’idée d’un départ de Didier Lombard”, conclut-il.