çois Roubaud, président de la CGPME, le 1er juillet 2009 à Paris (Photo : Gerard Cerles) |
[21/01/2010 08:44:03] PARIS (AFP) Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), a jugé jeudi sur BFM “indécent” le salaire “d’un autre monde” du nouveau Pdg d’EDF Henri Proglio, qui suscite une levée de boucliers.
M. Proglio devrait toucher 2 millions d’euros par an, dont 450.000 euros au titre de président du conseil d’administration de Veolia et 1,6 million comme président d’EDF.
“La dimension du salaire paraît complètement irréaliste”, estime M. Roubaud.
“Ca fait un an qu’on entend parler de salaires et de bonus qui sont quelque part scandaleux (…) A quoi ça sert que l’on distribue des dividendes énormes pour un chef d’entreprise qui fait de bons résultats et qui a une croissance énorme ? Pour moi c’est indécent”, a-t-il ajouté.
Et de conclure, “peut-être que ces gens-là sont dans un autre monde, mais pas dans le monde que je connais, c’est-à-dire l’entreprise qui est près de ses salariés où le patron a le même salaire que son directeur ou son ingénieur”.
Le gouvernement s’était employé mercredi à éteindre la polémique provoquée par la double rémunération du nouveau patron d’EDF et président de Veolia, qui a suscité de vives critiques à gauche et jusque dans les rangs de la droite.
Aurélie Filippetti, secrétaire nationale du PS à l’énergie, a ainsi pointé les “indemnités indécentes” de M. Proglio tandis que le député (PS) Arnaud Montebourg (PS) dénonçait un “mensonge ministériel”.
ège de l’entreprise à Paris le 25 novembre 2009 (Photo : Eric Piermont) |
“Je suis très choquée que M. Proglio, alors qu’il prétendait venir mettre sa compétence au service d’une entreprise, vienne en fait rechercher un supplément de rémunération”, a réagi la députée UMP Valérie Rosso-Debord, proche du Premier ministre François Fillon.
“Il est urgent que le président (Nicolas Sarkozy) évite ces messages brouillés à tous ceux que la crise vient de maltraiter durement”, a estimé pour sa part la députée UMP Marie-Anne Montchamp.
Sur la défensive, le gouvernement a tenté de temporiser. “C’est un peu une polémique que je comprends”, a concédé le ministre du Budget Eric Woerth. “C’est le prix de la rémunération de grands dirigeants de grande qualité dans notre pays”, a justifié le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.