Cinq journalistes cloîtrés dans une ferme pour tester les infos de Twitter et Facebook

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Page d’accueil de Facebook (Photo : Loïc Venance)

[21/01/2010 14:25:59] PARIS (AFP) Ils sont cinq journalistes, coupés du monde dans une ferme du Périgord, sans autre source d’information que Twitter ou Facebook: les Radios Francophones Publiques organisent (RFP) une expérience inédite pour tester la valeur des news données sur ces réseaux sociaux.

Baptisée “Huis clos sur le net”, l’idée de cette opération qui se déroulera du 1er au 5 février est née d’une réflexion des membres des RFP (Radio Canada, France Inter, France Info, Radio Télévision Suisse et RTBF), explique à l’AFP Françoise Dost, leur secrétaire générale.

Ces jeunes journalistes (Benjamin Muller de France Info, Nour-Eddine Zidane de France Inter, Janic Tremblay de Radio Canada, Anne-Paule Martin de la RTS et Nicolas Willems de RTBF) se sont vu imposer des règles strictes.

Dans leur gîte du Périgord, ils n’auront ni télé, ni radio, ni smartphone. “Nous leur fournissons cinq ordinateurs vierges de tout contenu et ils s’engagent à n’être reliés au monde qu’à partir de Twitter et Facebook, aucune consultation de site n’est autorisée”, souligne Françoise Dost.

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Le site Twitter

A leur arrivée, les cinq “cobayes” échangeront leur téléphone multimédia contre un modèle basique qui ne permet pas de se connecter à internet. Pendant une semaine, avec ces modestes moyens d’information, chacun commentera l’actualité sur les antennes.

“Dans de telles conditions, quand on est coupé de toute source traditionnelle d’info, la lecture du monde, à travers ces réseaux sociaux, est-elle pertinente ?”, s’interroge Mme Dost.

“Cette expérience va nous permettre de faire la part des choses: il y a plein de fantasmes autour de Facebook ou Twitter. Notre but est de démontrer qu’il y a différentes sources d’information et de voir la légitimité de chacune de ces sources”, renchérit Hélène Jouan, directrice de la rédaction de France Inter.

Nour-Eddine Zidane, le journaliste de France Inter qui participe au huis clos, reconnaît être un familier de Facebook et Twitter. “Je les utilise pour deux fonctions différentes, Facebook c’est pour les amis, alors que Twitter a un rôle d’alerte, car il faut toujours rester méfiant”, dit-il.

S’il rappelle que l’annonce de la mort de Philippe Séguin est d’abord sortie sur Twitter, il se souvient aussi de la fausse nouvelle d’une panne générale dans les guichets de la poste donnée par un microblogueur.

Tout au long de la semaine, les journalistes isolés relateront leur travail. France Inter a notamment prévu des rendez-vous dans les journaux du matin, dans l’émission quotidienne de Pascale Clark “Comme on nous parle” à 9h30, et en fin de semaine “Un téléphone sonne” avec tous les journalistes de l’expérience.

Pour sa part, France Info va proposer des interventions quotidiennes à 9h15, 12h35, 17h15 et 22h25, et, sur france-info.com, un blog commun aux cinq journalistes.