Le système économique actuel qui souffle sa dernière bougie est bien fait pour
susciter, tôt ou tard, d’autres Bandung. Une autre alliance entre les pays en
développement serait constitué et aurait son mot à dire et son poids politique
serait aussi plus important que celui des pays du tiers monde de l’époque.
Aussi on peut classifier cette crise comme crise de la mauvaise gestion
financière menée par des responsables non responsables, des gens qui ne sont pas
conscients de l’importance de leur indifférence vis-à-vis des alertes faites à
partir d’autres responsables plus soucieux du sort de l’économie internationale.
Ces gens ont mélangé l’économie et la politique et ne savent plus comment sortir
de ce piège. Ils n’ont pas pu faire la distinction entre le rôle de l’Etat et
celui des multinationales. Ils sont bien payés. C’est, entre autres, la pensée
de l’école de Chicago qui a semé ce désordre dans le monde. Atteindre les
objectifs financiers par n’importe quel moyen est aussi une caractéristique de
ces gens responsables de cette crise que le monde essaie de s’en débarrasser.
Une mondialisation indisciplinée qui s’est renforcée par la libéralisation
économique où les barrières frontières ne sont plus étanches comme autrefois où
l’intérêt national passe avant l’intérêt international d’une manière camouflée
sous forme d’un patriotisme économique, surtout que le monde est devenu une
sorte de village ou autrement l’accès est à la portée de tous.
Les nouvelles mesures
Pour la première fois, on voit l’Europe prendre l’initiative devant les USA dans
une affaire importante… Le monde actuel vit dans l’espoir que les Etats-Unis
vont se mettre à fond pour apporter des appuis considérables à l’économie
mondiale. Tous attendent le nouveau président Obama. Que veut-il faire et
comment peut-il sauver l’économie américaine d’une éventuelle crise profonde que
pourrait, dans l’avenir proche, affecter premièrement son pays?
L’initiative de sauver ce monde financier a été amorcée par le président
français, président actuel du Conseil européen. L’Europe a agi cette fois en
bloc car elle a bien constaté le futur danger financier de cette crise sur la
bonne marche de son économie. Ce que l‘Europe est en train de faire est en
réalité un ajournement de la crise, puisque les solutions adoptées et les
mesures arrêtées ne sont en fait que des ajustements provisoires qui permettent
aux banques européennes d’avoir des liquidités pour qu’elles puissent continuer
à exister et éviter une banqueroute. Ce sont des mesures de durée très courte
qui n’ont pas un réel impact financier.
Les conséquences actuelles et futures sont diverses et multiples,
essentiellement financière et politique. Cette nouvelle situation qui s’est
positionnée a poussé quelques pays à revoir leur attitude envers les causes
réelles de cette crise et en même temps ils ont saisi cette occasion pour se
lancer en tant que leader à l’instar de la France qui est très dynamique dans
cette circonstance. Elle veut, discrètement, se présenter comme le porte parole
du reste du monde et c’est pourquoi on a entendu Zarkozy dire que le monde va
s’orienter envers la création d’un nouvel ordre économique où l’Etat à son mot à
dire. Cette déclaration est complètement en contradiction avec la stratégie
économique des Etats Unis. Cette manipulation intelligente de la part du
Président français a été bien accueillie par presque tous les pays du monde, qui
cherchent une nouvelle voix pour l’économie mondiale, une voix où il n’y a plus
une seule force qui domine le monde. Les propos de Zarkozy ont eu un bon écho
auprès des pays en développement, car ils étaient victimes d’une mondialisation
sauvage où les pays industrialisés pratiquent le patriotisme économique tout en
déclarant que leurs marchés sont libres pour les tous les pays.
L’Europe a peur que cette crise ait des conséquences plus graves et plus
exactement des impacts sur l’économie réelle, la macroéconomie, et de là sur la
croissance et le pouvoir d’achat. Cette préoccupation a encouragé les plus
importants pays industrialisés, y compris les pays émergents, à prévoir et ont
tenu un sommet où chaque pays essaierait de proposer des solutions de sauvetage.
Pour cette raison et pour apporter du secours et en faire face à cette crise,
les leaders du G20 ont adopté une série de principes qu’en peut résumer en
quatre principes comme suit:
– La relance de l’économie mondiale doit être faite d‘une manière coordonnée où
les mesures budgétaires doivent être prises en urgence pour pouvoir soutenir la
demande.
– Aussi l’intervention de la FMI et des importantes banques doivent y prendre
part en faveur des pays les plus touchés par cette crise.
– La régulation des marchés financiers internationaux doivent prendre un autre
aspect d’où s’impose son amélioration tout en proposant des mesures concrètes et
pratiques avant la fin de mars 2009.
– Un autre principe de grande importance qui consiste à améliorer la gouvernance
économique mondiale et ce en donnant la possibilité aux pays en développement et
émergents de prendre part activement au FMI.
– Le dernier principe est une déclaration d’intention. Préserver les principes
de l’économie de libre marché qui est en fait une demande américaine, qui n’est
pas prise dans sa globalité, puisque quelques pays n’ont pas encore donné leur
définitif point de vue.
Restaurer la croissance et réformer le système financier sont l’objectif
essentiel de la réunion des G20 qui s’est tenue dernièrement.
En Asie, et plus exactement dernièrement, les ministres des Finances du Japon,
de la Chine et de la Corée du Sud se sont mis d’accord pour intensifier et
renforcer leur collaboration pour faire face à la crise financière mondiale. Ils
vont fournir des efforts pour maintenir la stabilité économique et financière
dans leur région, tout en dressant une liste des causes de la crise financière;
ils ont précisé les conditions financières et économiques actuelles. Sachant que
leur région est en face d’une future récession ces leaders de ces trois pays se
sont mis d’accord de bien anticiper les mesures à entreprendre pour affronter
les éventuelles futures crises et ce par une collaboration plus étroite.
D’autres conséquences stratégiques se sont développées par cette crise et voire
avant son apparition réelle. La France a toujours essayé de pousser les pays
européens d’agir en faveur d’un gouvernement économique qui est vu d’un autre
œil par les Allemands, discrètement au début puis ouvertement se sont opposés à
sa mise en place. La question qui se pose pourquoi les allemands se sont y
opposés. Il se pourrait qu’ils aient d’autres raisons subjectives ainsi que des
priorités plus palpables et moins conséquentes. Cette réalité a été bien claire
dans leur attitude et leur position dans le conflit russo géorgien. Sur cette
affaire des divergences se sont apparues, entre les plus importants pays
européens, au niveau de prise de positions. Chaque pays veut en profiter,
sachant que la Russie est une puissance pétrolière importante, tout à fait non
loin de l’Allemagne. C’et le début d’un flirt économique qui est encore dans sa
première phase. C’est une sorte de nostalgie à l’ancienne époque du 19iéme
siècle où les relations russo-germanique étaient à leur apogée.
Ce qui a confirmé les différentes attitudes envers la conflit russo-géorgien est
la déclaration d’Obama président des USA qui stipule que l’adhésion de l’Ukraine
et de la Géorgie à l’alliance atlantique demande encore du temps. C’est un
report intelligent d’un certain conflit d’intérêts entre les alliés atlantiques
et la Russie. Les américains sont conscients de la lancée des russes dans
d’autres cieux, surtout des régions proches de leurs territoires comme les cas
de Venezuela et Cuba. C’est une conséquence de poids de cette crise financière.
Malgré l’apparence d’une unité solide entre les Européens, qui se situe surtout
au niveau d’une monnaie unique, la réalité pourrait être autre da sous-région
dans un avenir proche. Chaque pays européen veut se protéger de cette crise, et
éviter une récession pour son économie réelle où on essaye de trouver des issues
financières qui permettent le maintien du pouvoir d’achat de ses citoyens.
Le rapprochement envers la Russie est une stratégie qui se trace, pour certain
pays d’Europe, d’une manière discrète. La Russie est riche en plusieurs matières
et plus exactement en pétrole, puis elle représente un marché potentiel qui est
en train de se créer par l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen russe. De
nouveaux gisements pétroliers sont détectés mais ne sont pas encore exploités
par souci de stratégie visionnaire.
Il est très probable que les intérêts lointains des pays européens vont tisser
de nouvelles alliances, des alliances ayant des aspects économiques que
politiques, d’où une nouvelle alliance économique russo-allemande pourrait voir
le jour tout en empruntant des voies économiques directes où les intérêts
économiques des deux pays vont dominer leur relations stratégiques. Ce
rapprochement pour être vu de mauvais d’œil de la part des autres pays européens
qui sont dans un début de récession économique.
Ce qui est sûr, c’est que, si la crise actuelle persiste les conséquences
seraient très graves sur l’Union Européenne où chaque pays va chercher des
nouvelles alliances économiques pour stopper une éventuelle récession qui est en
train de frapper à la porte de certains d’entre eux, à l’instar de l’Island qui
s’est tournée vers la Russie pour la sauver de sa faillite. L’Allemagne, moteur
économique européen est dans une nouvelle phase, très défavorable et qui est,
aussi, ressentie par plusieurs leaders économiques. Le PIB de ce pays a reculé
de 0,5% ce dernier trimestre. La hausse du chômage, dans la zone OCDE sera de
5,9% en 2008, de 6,9% en 2009 et 7,2% en 2010.
Le Japon, qu’on croyait en dehors du danger, rejoint la zone Euro comme
l’Allemagne et l’Italie ainsi que l’Irlande et Hong Kong, qui tous actuellement
se trouvent dans une situation de récession. Depuis une bonne dizaine d’années
le Japon n’a pas connu de récession. Son PIB a bien reculé.
Les vérités qui ne laisseront aucun doute sur les futurs négatifs impacts de
cette crise commencent à voir le jour du fait qu’il n’a plus rien à cacher ou à
manipuler. Le jeu s’est achevé par une sorte d’abandon ou plutôt ralentissement
de la politique de fuite en avant. Les conséquences réelles apparaissent l’une
après l’autre.
Malgré le camouflage pratiqué pour amortir les effets de cette crise, la vérité
est surgie pour dire que l’économie réelle est en plein danger. Il faut sauver
ce qu’il faut sauver. Retarder d’annoncer les négatives retombées n’est qu’une
stratégie non payante puisque les phénomènes économiques se développent
indépendamment des souhaits et des désirs des manipulateurs et des spéculateurs
qui croyaient qu’ils détiennent le mot d’ordre de tout et qu’ils sont à l’abri
des mauvaises circonstances car pour eux tout était calculé et ils s’imaginent
qu’ils sont bien intelligents pour ne pas tomber dans des situations
contradictoires. Ils planifient les crises en suivant une stratégie à long terme
tout en la mettant en exécution par des tactiques de courts termes en adoptant
une politique d’enchaînements de créations de petites crises de partout. Faire
laisser les gens se préoccupent des petites affaires, qui leur permettent de
récolter des miettes de richesse en leur faisant croire que tout marche
convenablement et qu’ils sont dans la bonne voix.
Les induire en erreur est la façon la plus sûre qui permette, à ces dits
spéculateurs, de continuer leur avancée, tout en faisant fausse route à tout ce
qui veut connaître et divulguer la réalité dans laquelle le monde s’est
installé.