Tunisie – Economie – Crise : La main invisible de la mondialisation (8)

Par : Tallel

La stratégie des crises

Aucune mesure claire n’a été prise pour redresser la situation et surtout pour
restaurer la confiance des marchés. La situation est encore confuse. Les plus
importantes mesures à entreprendre pour sauver la situation économique
internationale ont été ajournées. C’est la fuite en avant. Les décisions ne sont
que de mesurettes de déblocage de la situation financière dans laquelle le monde
des grands pays s’est trouvé. Pourquoi n’a-t-on pas pris de fermes décisions ?
Qui est la cause principale de cette obstruction ? A qui en profite-t-elle ?

Avant de répondre à ces questions, il serait préférable de passer en revue les
principaux événements qui se sont manifestés depuis la guerre russo-afghane à
l’époque de Reagan tout en désignant les résultats de la Deuxième Guerre
mondiale.

Pour connaître la vérité de cette crise, similaire à celle de 1929 -elle
pourrait même être pire-, il serait important de faire un retour en arrière pour
mieux préciser des éléments qui ont fondé l’économie de l’après guerre ainsi que
ses résultats.

Les conséquences de la Première Guerre mondiale sont multiples mais les plus
importantes sont l’apparition et la constitution de l’Union soviétique sous le
régime du communisme, d’une part, et le renforcement de la puissance anglaise
dont le Shilling était la monnaie internationale.

La Deuxième Guerre mondiale a entraîné la création du bloc socialiste, le bloc
capitaliste et le bloc du tiers monde. Le dollar est devenu la monnaie
internationale. Mais l’influence des Etats-Unis s’est renforcée d’une manière
expansive en cherchant de remplacer les Anglais et le Français partout, et en
créant de nouvelles alliances avec beaucoup de pays à travers le monde,
notamment le Traité de l’Atlantique Nord; ils ont noué des relations
privilégiées avec un bon nombre de pays en voie de développement surtout avec
ceux qui sont riches en matières premières telles que le pétrole où ils sont
prêts à faire face à l’avancée communiste.

L’objectif principal était la destruction du régime socialiste et le
renforcement d’une économie de libre marché. Pour l’atteindre, il faut préparer
une stratégie, une stratégie à double vitesse à savoir la modernisation de la
machine de guerre par une nouvelle industrie d’armement qui se base sur les
nouvelles technologies et l’adoption d’une politique antisoviétique. Le but
principal est de convoyer l’Union soviétique dans une course d’armement, qui
s’est terminé en faveur des Etats-Unis.

L’histoire se répète de la même façon, en empruntant d’autres voies. Les
Etats-Unis ont perdu la guerre du Vietnam. L’Union Soviétique a eu le même sort
par sa guerre avec les Afghans qui a harcelé l’économie soviétique, pour se
trouver en fin d’étape dans une situation difficile, ce qui a accéléré la chute
du Kremlin. C’est la victoire des Américains. La première phase du plan de la
création d’un nouveau monde, la mondialisation, sous une domination américaine,
a bien fonctionné et est arrivée aux frontières tracées. C’est une nouvelle
réalité économique qui a pris place et elle sera la principale manière avec la
quelle l’économie mondiale va se comporter.

La deuxième étape de ce plan mondial est la destruction par la guerre ou autres
moyens de tout pays qui s’oppose directement ou indirectement à cette
mondialisation et de punir les pays qui n’étaient pas des bons élèves et qui
étaient en désaccord avec les Etats-Unis ou des alliés de l’Union soviétique,
surtout les pays arabes riches en pétrole.

La guerre de l’Irak s’est déclenchée qui touche probablement à sa fin. D’autres
crises se sont développées telles que le problème du Darfour, le problème
palestino-palestinien, le problème syro-libanais, la guerre israélo-libanaise,
la guerre contre le terrorisme, la guerre russo-géorgienne…

Chaque événement, quelle que soit sa nature, à un commencement et une fin. La
mondialisation a commencé par la destruction de l’économie du régime soviétique
et est en train de finir par la destruction de l’économie du régime des
Etats-Unis, où comme on dit en arabe la magie a fait un mauvais tour au
magicien, c’est-à-dire il a brouillé ses cartes par une mauvaise manÅ“uvre ou un
mauvais calcul. La vie nous cache toujours des imprévus immaîtrisables qui
finissent par des moments où les rênes ne tiennent plus bon.

La conséquence principale de la lutte russo-américaine, à travers les âges, est
que tous les deux ont subi des revers, l’un par une chute du régime et l’autre
par une crise financière se développant dans un proche avenir en crise
économique dont les conséquences sont encore inconnues.

Cette défaillance de ces deux puissances était due pour l’un par indifférence
aux problèmes sociaux et la fuite en avant, pour l’autre par un mauvais calcul
financier, qui n’était pas précis, surtout qu’on n’a pas précisé sa fin
chronologique, c’est-à-dire on n’a pas pu arrêter les dégâts à temps, car
l’affaire est devenue complexe. Les Américains n’ont pas prévu la dimension
réelle de cette crise car le jeu se fait invisiblement en dehors de leurs
pouvoirs puisque la stratégie arrêtée pour cette crise est en fait non
américaine bien que plusieurs intéressés dans le monde croient que ce sont les
Américains qui ont élaboré la stratégie mondiale des affaires
politico-économiques. Les Américains ne connaissent que les grandes lignes de
cette stratégie, mais les tactiques et le tableau de bord sont aux mains
d’autres manipulateurs qui cherchent, toujours, à créer du désordre économique
dans le but de semer la confusion internationale.

Le régime socialiste a chuté du fait de la non-cohérence des peuples avec le
pouvoir. L’économie américaine a subi le revers actuel parce que ses calculs ont
été faits d’une manière subjective sans tenir compte des éventuels retours de
manivelle, et ils n’ont pas donné l’importance au facteur temps qui s’est
accéléré d’une façon qui ne laisse pas le temps d‘agir ou de corriger. On peut
maîtriser une crise si on sait réellement d’où elle provient et qui la provoque
et surtout comment on la provoque. Plusieurs attribuent ce démarrage financier
catastrophique à la crise des ‘subprimes’ qui a sévi les USA en 2007. Ceci n’est
que de l’apparence propagée pour la circonstance. C’est comme la provocation et
le déclenchement d’une guerre. Il lui faut une cause directe et une autre
indirecte.

Cette vérité n’est que partielle. La réalité est plus profonde qu’on le croit.
Il faut bien imaginer comment faut-il préparer un jeu, quelles que soient son
importance et sa nature sans l’entourer de toutes les conditions et les mesures
d’appui ou de réussite. Oublier un facteur ou un déterminant de ce jeu, sans
apporter les corrections en temps réel en cas de défaillance, est au fait une
provocation claire qui fait appel aux futurs impacts négatifs pour qu’ils
prennent position et s’endurcir pour en finir en difficile situation. (Lire la
suite).