L’Entreprise Tunisienne : comment ajuster l’endettement Bancaire et la finance directe ? (1ère partie)

Par : Autres

Les directives du chef de l’Etat à la propulsion du Marché financier
illustrent la volonté profonde des pouvoirs publics de voir se profiler
davantage et plus concrètement le passage obligé d’une économie d’endettement à
une économie de Participation, de financement direct et de transparence.

Nul ne doute que l’entreprise est au cœur de la dynamique économique ; dès sa
création, elle est au centre de circulation des capitaux constitués
essentiellement par les fonds propres nécessaires qui lui procurent ses
actionnaires fondateurs.

L’essentiel est d’assurer un démarrage dans les meilleures conditions de marché
et de faire face à la concurrence interne et externe.

L’objectif tracé est de voir favoriser sa croissance et disposer en permanence
des ressources suffisantes et indispensables à la couverture de ses besoins et
de renforcer sa structure financière.

Le nouvel ordre financier que nous observons impose des règles de transparence
et de bonne gouvernance, nouveaux défis auxquels il faut s’y adapter.

Le financement récurrent par l’emprunt bancaire trouve rapidement ses limites,
et ce en dépit des efforts consentis par les établissements des crédits qui
proposent des produits en ligne avec les degrés de risques, de rendement et de
rentabilité. Ainsi, la finance en dehors du circuit classique, directement de
chez les épargnants via les organes du marché, devient souhaitable.

Aux USA, par exemple, plus que les deux tiers de l’activité économique est
financé par les organes non bancaires. En France, marché proche de nôtre, les
institutions financières non bancaires jouent un rôle capital dans le
financement des besoins des entreprises.

La mobilisation des capitaux nécessaires, à ce niveau, est la pierre angulaire
focalisée dans des instruments comme : les SICAR, le portage, les emprunts
obligataires, les SICAF, les augmentations de capital par appel public à
l’épargne, titres participatifs……..

D’ailleurs, depuis la mise en place du PAS (Plan d’ajustement structurel)
jusqu’à la promulgation de la loi 89/49 du 8 mars 1989 sur le Marché financier,
la loi 94/117 sur la réorganisation du Marché financier (création de structures
indépendantes : CMF, BVMT, STICODEVAM, Intermédiaires en BOURSE, AIB), la loi
sur la sécurité financière (novembre 2005) et la réadaptation du code des
sociétés commerciale, tous les intervenants au niveau du marché ont œuvré pour
organiser, contrôler le marché des Valeurs mobilières et des produits
financiers.

La mise en œuvre de certaines réformes comme :

« – L’organisation de l’émission d’emprunts obligataires.

– La création d’un cadre légal pour les sociétés d’investissement

– L’organisation des modes de l’Appel Public à l’Epargne…» (Source ministère des
Finances, octobre 2009), ont facilité aux sociétés la mobilisation des capitaux,
locaux et étrangers et de veiller à la protection et à la défense de l’épargne
investie en produit financier négociable en Bourse. Parallèlement, il est assuré
en permanence une information financière destinée au public de plus en plus
complète et fiable.

Ce nouveau cadre du marché des capitaux a doté la place de Tunis d’innovation
financière, timidement utilisé par les émetteurs certes, mais qui se développe
au fil du temps, ADP (actions à dividende prioritaire), CI (certificat
d’investissement), obligations convertibles, titres participatifs, Titrisation,
Factoring.

Au niveau de la gouvernance d’entreprise, le rôle des actionnaires, en sa
qualité de propriétaire, est mise en valeur par une panoplie de texte
réglementaires évolués et règlements CMF, aujourd’hui les dirigeants s’exercent
à rendre compte de la gestion aux actionnaires d’une cadence régulière :
Indicateur trimestriel, bilan semestriel approuvé par le CAC, communications
financières, communiqués divers, déclaration des dépassements des seuils,
rémunération des dirigeants, les participations directes et indirectes…..

A vrai dire, le contexte actuel est plus que jamais propice pour le
développement du Marché Financier, ce qui améliore la mobilisation de l’épargne
vers les investisseurs productifs à long et moyen terme, source de confort pour
les priorités inscrites dans le plan de développement projeté par le
gouvernement.

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Pour nos entreprises et surtout les groupes d’affaires, l’ouverture vers
l’extérieure et la satisfaction de la demande interne demeurent des axes
stratégiques qui nécessitent l’adhésion à des processus de marché trop
coûteux et qui nécessitent des financements adéquats.

La politique financière doit procurer à l’entreprise, en temps opportun dans
les meilleures conditions de coût et de sécurité les ressources les plus
appropriées dans le respect des équilibres financiers menée au travers d’une
approche très concrète, toujours vivante et dynamique.

L’endettement est souvent le premier recours sans conforter en conséquence
les fonds propres. Ceci se heurte dans plusieurs cas aux règles
prudentielles des banques, en plus la limite de la division des risques et
ce abstraction faite qu’elles doivent faire face au transfert d’une partie
de leur Bilan vers le marché des capitaux à travers le transfert
financements structurés et une montée en puissance des techniques de
titrisation.

La capacité d’auto-ajustement et d’autorégulation est facilitée, à mon avis,
par le processus de pluralisme permettant à toute entreprise d’accéder aux
sources de financement pérennes et sécurisées.

Notons, que les autorités ont boosté le marché financier par des règles
juridiques, institutionnelles et technologiques de taille respectant des
standards internationaux et sont allé plus loin sur la voie des réformes
pour encourager les innovations en matière de produits financiers, pour
qu’une concurrence équitable puisse s’établir entre les institutions
financières respectant intégralement les règles du Marché.

Il faut rappeler qu’endettement Bancaire et Finance par le marché Financier
(Finance Directe) est une équation mixée et complémentaire très rentable et
à moindre coût. Ce constat démontre bien que le financement est trop souvent
un élément essentiel au développement de l’Entreprise, pour en faire un
moyen de croissance.

Les problèmes de financement sont posés et traités selon une séquence
logique et chronologique calquée sur la réalité. Au niveau de l’entreprise
le contenu optimal des besoins des investissements sont induits par le
développement prévisible, l’accent est mis en permanence sur le comportement
des responsables de l’Entreprise, soutenu par les financiers.

Les critères de choix entre différents moyens de financement, compte tenu de
l’autofinancement disponible, de la politique financière et des contraintes
internes et externes, de la situation des marché de capitaux et de la
qualité de l’encadrement financier.

A ce niveau, le management s’implique dans la préparation et la prise de
décision de financement, il est centré sur l’opportunité de recourir à tel
financement ou à telle combinaison de financement plutôt qu’une autre,
compte tenu des impératifs des coûts et de sécurité du passé de l’entreprise
et de ses projets.

Il cherche quels financements sont les mieux adaptés à son développement et
étudie les principales modalités. L’originalité et l’intérêt du marché
financier c’est qu’il présente une opportunité de diversification des
ressources et sa conception générale : diverses organisations, système de
gestion, procédures et modalités de financement, sont délibérément bien
explicités et présentés quant à leur nature, leur exemplarité, leur volume,
leur technique et leur caractère novateur.