Bourses européennes stabilisées mais fort repli en Asie, après les propos d’Obama contre les banques

[22/01/2010 14:22:00] PARIS (AFP)

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à la Bourse de Tokyo (Photo : Toshifumi Kitamura)

Quoique nerveuses, les Bourses européennes ont réussi à se stabiliser vendredi matin après l’offensive du président américain Barack Obama contre les banques, qui a fait chuter la plupart des Bourses d’Asie.

Les valeurs bancaires ont été les plus pénalisées par les projets du président américain, qui veut limiter la taille et les activités des établissements implantés aux Etats-Unis afin de les empêcher de provoquer de nouvelles crises financières.

Vers 10H00 GMT, la Bourse de Paris était en modeste recul de 0,35%, se reprenant après une ouverture nettement plus orientée à la baisse.

La Bourse de Londres est revenue à l’équilibre (-0,03%) après les forts reculs de la séance de la veille, tandis qu’à Francfort l’indice Dax des 30 valeurs vedettes évoluait dans le rouge (0,40%).

En revanche, les propos du président américain ont provoqué une chute marquée des Bourses en Asie.

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

A Tokyo, l’indice Nikkei des valeurs vedettes a terminé en recul de 2,56%, effaçant d’un coup presque tous ses gains depuis le début de l’année.

L’indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a limité ses pertes, cédant 0,65% à la clôture après avoir dégringolé de plus de 2,5% en cours de séance. A Shanghai, l’indice composite a terminé en baisse de 0,96%.

Séoul a perdu 2,19%, Taipei 2,47%, Manille 2,01%.

A Sydney, l’indice S&P/ASX200 a terminé la journée en repli de 1,59%, son plus fort recul en près de deux mois. Wellingon a perdu 1,08%.

Barack Obama a attaqué les banques frontalement jeudi en annonçant son intention d’inscrire dans la loi des mesures limitant leur taille et leurs activités afin de mettre fin aux excès ayant mené à la crise.

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à Séoul (Photo : Park Ji-Hwan)

Si les banques et leurs groupes d’influence “veulent se battre, je suis prêt”, a dit M. Obama, qui compte interdire à toute banque collectant de l’épargne et des dépôts de spéculer sur les marchés pour son propre compte, et de limiter la taille des établissements en imposant une limite à leur passif.

Le système financier “fonctionne exactement selon les mêmes règles qui l’ont mené au bord de l’effondrement”, a estimé le président américain.

“Ma détermination à réformer le système n’est que plus forte quand je vois le retour aux vieilles méthodes”, a-t-il poursuivi, s’en prenant à l'”irresponsabilité” des banques.

Selon les analystes, les investisseurs prévoient que, si les projets de M. Obama se concrétisent, les banques américaines cesseront d’investir dans les actifs comportant le plus de risques. Ces actions à risques risquent donc de chuter, ce qui a incité les intervenants à s’en défaire massivement vendredi.

La charge du président américain contre les banques a également fait bondir le yen, considéré comme une monnaie-refuge, face au dollar et à l’euro. “Il était inévitable que les actions à New York dégringolent à cause de ce projet de durcissement des règlementations financières. Les fonds sont en train de fuir les actifs à risques pour le moment”, a commenté Hideaki Higashi, stratège chez SMBC Friend Securities.

A Paris, pour Christian Parisot de la société Aurel, “ces propositions augmentent l’incertitude sur la valorisation des banques et elles devraient être très volatiles”, dit-il dans sa note d’analyse quotidienne.

Il précise toutefois que ces propositions “toutes très vagues sont loin d’être votées par le Congrès” et pourraient conduire à “acheter des titres bancaires dans le très court terme”.

A Paris, Londres ou Francfort, les valeurs bancaires cédaient pour la plupart de 1 à 2%, quelquefois 3%.