A400M : la réunion de crise à Berlin conclue sans résultat

[22/01/2010 13:17:33] BERLIN (AFP)

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à Séville (Photo : Eric Piermont)

La réunion de crise entamée jeudi à Berlin entre les pays clients de l’avion de transport militaire A400M et l’industriel EADS a pris fin vendredi sans résultat, et les discussions doivent se poursuivre, a indiqué un porte-parole du ministère allemand de la Défense.

Il a assuré lors d’une conférence de presse que les discussions avaient été “constructives” et qu’elles devaient reprendre “rapidement avec pour objectif de parvenir à une solution acceptable par tous avant la fin du moins de janvier.”

La date et le lieu d’une prochaine réunion sont “encore en discussion”, selon lui.

La position allemande n’a elle pas changé: “Nous voulons l’A400M mais pas à n’importe quel prix”, a répété le porte-parole.

Selon le quotidien Handelsblatt paru vendredi, les sept pays (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) et EADS vont poursuivre leurs discussions sur une solution consistant à découper en plusieurs parties la commande totale de 180 avions. La date limite pour un accord est le 31 janvier.

Le surcoût de ce programme, évalué à 20 milliards d’euros au départ et retardé d’au moins trois ans, pourrait dépasser 10 milliards d’euros. EADS réclame des Etats une rallonge de 5,1 milliards d’euros.

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écolle de Séville, le 11 décembre 2009 (Photo : Bertrand Guay)

Selon le Handelsblatt, une solution serait que ceux-ci se contentent dans un premier temps de moins d’avions plutôt que de remettre la main à la poche, tout en s’engageant à payer plus tard le reste de leur commande.

Cette solution serait soutenue par la France et l’Espagne, mais n’enthousiasmerait guère l’Allemagne, plus gros commanditaire avec 60 machines.

Berlin ne peut toutefois se permettre de laisser échouer le programme A400M, sous peine de mettre en péril son influence au sein d’EADS, selon plusieurs commentateurs.

La France contrôle 22,5% d’EADS via l’Etat et le groupe Lagardère. Côté allemand, l’Etat n’est pas directement engagé et sa part de 22,5% est détenue par le constructeur Daimler et un consortium financier.

Le Handelsblatt explique que si l’industriel est contraint de procéder à une augmentation de capital pour renflouer ses caisses, il est peu probable que Daimler y participe, au contraire des Français qui verraient ainsi leur participation augmenter mécaniquement.