Proglio : le pouvoir soulagé, mais la controverse n’est pas éteinte

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à l’Elysée pour une rencontre avec le Premier ministre François Fillon, le 20 janvier 2010 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[22/01/2010 12:27:18] PARIS (AFP) La renonciation d’Henri Proglio à sa double rémunération apporte un répit à l’exécutif avant le grand rendez-vous télévisuel de Nicolas Sarkozy, sans éteindre la polémique sur sa double casquette, alimentée par une opposition pugnace.

La déclaration de François Fillon jeudi soir saluant une décision “sage”, avait tout du “ouf” de soulagement.

La double présidence – et jusque là, le double salaire – de celui qui reste le patron de Veolia Environnement après avoir pris en novembre la tête d’EDF, n’en finissait pas de susciter l’embarras du gouvernement.

Accusée de “mensonge” par le Parti socialiste pour avoir assuré dans un premier temps qu’il n’y aurait pas de double rétribution, avant de se résoudre à la justifier, Christine Lagarde a elle aussi finalement considéré qu’Henri Proglio avait pris “la bonne décision”.

Même son de cloche chez le patron de l’UMP Xavier Bertrand, qui a loué le choix “très responsable” du PDG du géant français de l’électricité.

Pourtant, jeudi encore, les membres du gouvernement étaient invités à monter au créneau pour défendre les deux millions d’euros de salaires annuels (1,6 millions au titre d’EDF, 450.000 comme patron de Veolia) qui allaient être versés à Henri Proglio, contre l’avis d’une grosse partie de leur majorité.

“Est-ce que ce monsieur n’a pas le droit d’être payé autant qu’avant alors qu’il fait un job encore plus difficile que celui qu’il avait avant?”, avait demandé la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac.

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à Flamanville (Photo : Mychèle Daniau)

“C’est le prix de la rémunération de grands dirigeants de grande qualité dans notre pays”, justifiait le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel.

Cette montée au front de ministres sur une question débattue au sein même de leur camp rappelait à beaucoup la polémique autour du projet d’élection de Jean Sarkozy, cadet du chef de l’Etat, à la tête du quartier d’affaires de la Défense. Projet abandonné après des jours de tollé, y compris à droite.

L’exécutif avait tout à craindre, moins de deux mois avant les élections régionales, d’un sujet – les très hauts salaires – rendu encore plus sensible par la crise économique.

L’affaire menaçait aussi de dominer, lundi soir, l’émission spéciale sur TF1 autour de Nicolas Sarkozy, à l’occasion de laquelle le chef de l’Etat dialoguera avec une dizaine de Français.

Pour autant, l’opposition n’a pas fini d’agiter la controverse.

“La double rémunération était insupportable, nous l’avons dénoncée et le gouvernement a dû renoncer. La double fonction est tout à fait baroque”, a lancé le porte-parole du PS Manuel Valls, demandant qu’Henri Proglio démissionne de Veolia Environnement.

Idem côté MoDem, dont la vice-présidente Marielle de Sarnez réclame que le patron d’EDF “aille jusqu’au bout” en renonçant “à conserver une responsabilité avec les avantages qui lui sont afférents à Veolia”.

“C’est une première victoire mais n’oublions pas quand même qu’EDF a augmenté le salaire (de M. Proglio) de 45%”, a jugé le président du petit parti de droite Debout la République (DLR), Nicolas Dupont-Aignan.

Même discours du côté du PCF, qui juge que “1, 6 million d’euros par an, voila une belle insulte pour les salariés de l’entreprise publique qui verront leurs salaires augmenter de 1,5% cette année et pour les populations qui supportent une facture énergétique de plus en plus lourde”.