Jeff Immelt, le patron de GE le 7 mai 2009. (Photo : Saul Loeb) |
[22/01/2010 18:27:43] WASHINGTON (AFP) Le conglomérat américain General Electric, qui a annoncé des résultats en berne pour 2009, ne prévoit un retour à la croissance qu’en 2011, montrant ainsi le chemin qui reste à parcourir à l’économie américaine avant de retrouver sa vitalité d’avant la crise.
GE, considéré comme un baromètre de l’activité aux Etats-Unis en raison de la diversité de ses activités, de l’équipement aux médias en passant par la fabrication d’ampoules et d’électro-ménager, sans oublier la finance, a enregistré un bénéfice net de 10,725 milliards en 2009, soit une chute de 38%.
Egalement impressionnante, la contraction du chiffre d’affaires atteint 14% par rapport à 2008, à 157 milliards d’euros, a précisé le groupe dans un communiqué.
Bien que supérieurs aux attentes du marché, d’où une forte progression du cours de l’action, ces chiffres reflètent l’activité américaine: le chiffre d’affaires des activités financières du groupe, qui se sont retrouvées au coeur de la crise, a par exemple reculé de 24% et le bénéfice sur ces activités a été quasiment divisé par quatre entre 2008 et 2009.
De même, les activités de prêts immobiliers ont subi une perte de 1,5 milliards d’euros sur l’année.
Pour le directeur financier de GE, Keith Sherin, le département finance du groupe a pourtant réalisé “une bonne performance dans un environnement difficile”.
Sur l’activité en général, le PDG de GE, Jeff Immelt, se veut optimiste. “L’environnement de General Electric s’est amélioré, et nous avons vu des signes encourageants en fin d’année”, indique-t-il dans le communiqué.
Il prévient toutefois que 2010 sera une “année comparable” en terme de résultats.
Pour Douglas McIntyre, analyste sur le site spécialisé 247wallst.com, ces chiffres cachent “plein de mauvaises nouvelles”, notamment la mauvaise performance de la branche financière, mais également celle de la branche information et divertissements du groupe, NBC Universal.
“GE n’a pas été sauvé non plus par ses branches d’équipement”, ajoute l’analyste. Les unités d’équipements technologiques et énergétiques, réputées plus résistantes que les autres à la conjoncture, ont vu leur chiffre d’affaires se contracter de 8% et 4% respectivement en 2009.
Lors d’une conférence téléphonique, M. Immelt a souligné que GE, qui emploie 300.000 personnes dans le monde, s’était “beaucoup restructuré cette année”, avec notamment la fermeture de “plus de 300 sites dans le monde”.
Le PDG a également noté que le conglomérat était “en avance” sur la plupart de ses prévisions chiffrées.
Pour David Morrison, de GFT Global, “ce trimestre, il n’est plus suffisant de réduire les coûts” pour être attractif, il faut améliorer les ventes.
Sur ce point, le carnet de commandes dans les biens d’équipements et les services de GE a atteint un nouveau record fin 2009, à 175 milliards de dollars, en légère hausse par rapport au troisième trimestre 2009.
“Nous avons remporté de nombreux contrats dans le monde”, a expliqué M. Immelt, qui s’est félicité de l’activité services du groupe.
Mais comme pour l’économie américaine qui, selon les dernières prévisions du FMI, ne devrait croître que de 1,5% en 2010, ces contrats ne devraient pas permettre à GE de retrouver “une croissance forte” avant “2011, 2012”, a prévenu M. Immelt.
“Avec sa bonne trésorerie, GE pourra rester à l’abri (d’éventuelles difficultés, ndlr) et créer de la valeur à long terme pour les actionnaires”, a-t-il cependant assuré.