Grues, pelleteuses, semi-remorques, bétonnières, etc. font partie intégrante
depuis quelques années de notre paysage urbain qu’ils contribuent à modifier et
à améliorer à vue d’œil. De fait, la Tunisie est «un chantier permanent», comme
aime à la qualifier M. Slaheddine Malouche, ministre de
l’Equipement, de
l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire. Elle le sera pour quelques années
encore, car la mise à niveau des infrastructures menée depuis une bonne dizaine
d’années est indissociable de celle de l’économie d’une façon générale, entamée
quant à elle dans le secteur de l’industrie, après la signature de l’accord
d’association avec l’Union européenne en 1995, et par la suite à d’autres
secteurs.
Ainsi que l’a rappelé le ministre de l’Equipement, de l’Habitat et de
l’Aménagement du Territoire –en se référant à l’axe 19 du Programme président
pour la période 2009-2014, fixant comme objectif la réalisation
d’«infrastructures de base et de communication modernes, respectant les normes
internationales»-, a l’ambition d’atteindre l’excellence dans ce domaine. Et
c’est pour cette raison que l’enveloppe qu’elle y consacre croit sans cesse –le
budget d’investissement du ministère de l’Equipement pour l’année 2010 est en
progression de 20% par rapport à 2009.
En matière de route, les projets en cours –construction, entretien ou extension-
totalisent 1.394 kilomètres et un investissement de 637 millions de dinars,
indique M. Slaheddine Malouche, lors d’un point de presse, jeudi 21 janvier
2009. Le plus important est sans nul doute celui de la route nationale n°9
(Tunis-La Marsa) qui, une fois le chantier achevée, deviendra «la première route
à 2 x 4 voies dans le pays», se félicite un responsable du ministère de
l’Equipement.
Les autoroutes qui sont en train d’être réalisées représentent quant à elle un
engagement de 1.300 millions de dinars.
Cet effort va se poursuivre au cours des années à venir, puisque le 11ème Plan
de développement prévoit l’investissement de 2.460 millions de dinars pour la
maintenance de 5.500 kilomètres de route.
Grâce à cet effort, la Tunisie dispose aujourd’hui, par exemple, d’un réseau de
390 kilomètres de routes répondant aux normes internationales, c’est-à-dire
ayant une largeur de 7 mètres.
La Tunisie est également en train d’investir énormément dans les échangeurs et
les ponts, destinés à améliorer la fluidité de la circulation automobile. Dans
le Grand Tunis, où ce problème se pose avec le plus d’acuité, 30 échangeurs ont
été construits depuis 1987. «Nous aurions aimé faire cela en moins de temps,
mais c’est une question de moyens», note M. Malouche. En tout cas, le pays
compte rattraper le temps perdu : une dizaine d’échangeurs sont en cours de
réalisation ou programmés à brève échéance (avenue de la République, Den Den,
Ibn Khaldoun, etc.). De plus, 27 ponts sont inscrits au 11ème plan.
Avec le temps, le ministère de l’Equipement, de l’Habitat et de l’Aménagement du
Territoire a appris non seulement à bien mener ce genre de projets, souvent de
grande envergure, mais à en limiter également au maximum les «effets colatéraux»
plus ou moins gênants pour les citoyens d’une façon générale, et les
automobilistes et les opérateurs économiques en particulier.
Le projet d’élargissement et de modernisation de la route nationale n°9 est de
ce point de vue emblématique. S’agissant d’un vaste chantier d’une durée de 18
mois –sans compter d’éventuels retards-, le ministère a fait le choix de le
confier à deux entrepreneurs, au lieu d’un, pour gagner du temps. N’aurait pas
été possible d’écourter encore plus la durée du chantier en demandant aux deux
entreprises en charge du projet de faire travailler deux équipes de nuit, comme
le suggèrent certains ? Non, réponde le ministre de l’Equipement, de l’Habitat
et de l’Aménagement du Territoire, car –en raison du coût du travail de nuit-
cela aurait fait exploser le budget qui est déjà de 64 millions de dinars.