Après une lourde perte en 2009, Fiat mise sur un retour au bénéfice en 2010

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Le logo de Fiat (Photo : Damien Meyer)

[25/01/2010 14:06:05] MILAN (AFP) Le groupe automobile italien Fiat, qui a accusé une lourde perte nette en 2009, table sur un retour au bénéfice en 2010, à condition que les primes à la casse soient maintenues en Europe.

L’an dernier, le groupe a enregistré une perte nette de 848 millions d’euros contre un bénéfice net de 1,721 milliard d’euros en 2008, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Cette perte annuelle est la première enregistrée par Fiat depuis son retour au bénéfice en 2005, sous la férule de son directeur général, Sergio Marchionne, après quatre ans de pertes.

Largement supérieure aux prévisions des analystes qui misaient sur une perte de 323,1 millions selon un consensus établi par Dow Jones Newswires, elle s’explique par des charges de restructuration et des charges liées à des dépréciations de certains investissements à cause du “réalignement stratégique avec l’activité de Chrysler” dont Fiat a pris le contrôle opérationnel.

Sur le seul quatrième trimestre, le groupe a accusé une perte nette de 283 millions d’euros contre un bénéfice net de 180 millions un an plus tôt.

Fiat, qui n’avait pas versé de dividende en 2008, a par ailleurs indiqué qu’il allait proposer à ses actionnaires le versement d’un dividende de 237 millions d’euros, annonce qui faisait progresser le titre de 0,66% à 9,965 euros vers 12H30 GMT, dans un marché en hausse de 0,07%.

En 2009, le bénéfice courant, indicateur clé de la gestion industrielle, a chuté de 68,5% à 1,058 milliard d’euros, en ligne avec les objectifs de Fiat, tandis que le chiffre d’affaires a baissé de 15,9% à 50,102 milliards.

CNH (machines agricoles et engins de construction) et Iveco (bus et camions) ont particulièrement souffert de la crise, leurs bénéfices courants chutant respectivement de 69,9% à 337 millions d’euros et de 87,4% à 105 millions alors que celui de la branche automobiles s’est replié de 34,7% à 719 millions.

Les livraisons de véhicules du groupe (marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo) se sont élevées à 2,15 millions l’an dernier, en ligne avec celles de 2008, la prime à la casse ayant permis au groupe de résister.

Après une année 2009 “particulièrement difficile”, Fiat s’attend à ce que 2010 soit “une année de transition et de stabilisation” du marché.

Le groupe mise sur un chiffre d’affaires compris entre 52 et 53 milliards d’euros, un bénéfice courant d’environ 1,5 milliard d’euros et un bénéfice net compris entre 200 et 300 millions d’euros.

Mais ces objectifs dépendent du maintien des primes à la casse en Europe, à l’exception de l’Allemagne qui a déjà annoncé qu’elle ne prolongerait pas le dispositif. L’Italie, principal marché du groupe, a annoncé qu’elle maintiendrait la prime à la casse et le gouvernement devrait annoncer les modalités d’ici peu.

Dans le cas contraire, Fiat souligne que son chiffre d’affaires serait inférieur de 2,5 milliards d’euros à cette prévision tandis que le bénéfice courant de ses branches automobile et composants serait réduit de 350 à 400 millions d’euros. Le résultat net serait aussi réduit de manière proportionnelle.

Enfin, la dette industrielle de Fiat, donnée très surveillée par le marché, a été réduite à 4,4 milliards d’euros contre 5,9 milliards un an plus tôt.