ésident américain Barack Obama le 22 janvier 2010 dans l’Ohio. (Photo : Saul Loeb) |
[26/01/2010 07:29:26] WASHINGTON (AFP) Le président Barack Obama va proposer de geler pendant trois ans une partie du budget fédéral des Etats-Unis afin d’économiser 250 milliards de dollars sur dix ans et réduire le déficit, a-t-on appris lundi auprès d’un haut responsable américain.
Cette proposition, qui doit être annoncée mercredi soir pendant le discours sur l’état de l’Union que M. Obama prononcera devant le Congrès, reviendra à plafonner une partie des dépenses soumises à l’approbation des élus, excepté celles qui relèvent de la sécurité nationale.
“Nous proposons un gel strict des dépenses non essentielles et non relatives à la sécurité en 2011, et de poursuivre ce gel en 2012 et 2013”, a indiqué ce responsable sous couvert de l’anonymat. “Gel strict” signifie qu’il ne sera pas indexé sur l’inflation, équivalant à une diminution d’une année sur l’autre si l’indice de hausse des prix croît, selon la même source.
“Les économies découlant de ce gel de trois ans atteindront 250 milliards de dollars d’ici à 10 ans, par rapport à ce qu’aurait été le niveau” de dépenses sans celui-ci, a développé ce responsable.
Dans les faits, les lignes budgétaires couvertes par ce dispositif seront plafonnées à 447 milliards de dollars, soit environ 15% du budget total, pendant les trois prochains exercices (2010-2011, 2011-2012 et 2012-2013).
Les budgets des ministères de la Défense, des Anciens combattants et de la Sécurité intérieure ne sont pas concernés.
La Maison Blanche doit présenter début février son projet de budget au Congrès, alors que l’exercice budgétaire de 2008-2009 s’est clos sur un déficit de plus de 1.400 milliards de dollars et que celui en cours, qui se termine fin septembre, devrait se retrouver de 1.500 milliards dans le rouge, soit plus de 10% du PIB.
Les dépenses “non essentielles” sont celles qui sont votées chaque année par le Congrès, sur la base d’une proposition du président. Elles s’opposent aux dépenses obligatoires, comme les programmes de sécurité sociale ou de retraites, que les élus n’ont pas de pouvoir de refuser.
Si elle est approuvée par le Congrès, cette proposition de corset budgétaire va devoir contraindre à la rigueur certains programmes, dont plusieurs ont la faveur des élus démocrates, alliés de M. Obama.
Le président a promis de réduire de moitié d’ici à la fin de son mandat en 2013 le déficit budgétaire du pays, creusé par la récession et un plan massif de relance de l’économie de 787 milliards de dollars promulgué en février 2009, et qui ne sera donc pas affecté par ce gel.
Samedi, M. Obama avait soutenu la création d’une commission composée de républicains et de démocrates destinée à maîtriser le déficit, et dont le principe doit être voté au Sénat mardi.
Cette commission serait composée de 18 membres, dix démocrates et huit républicains et “passerait en revue tous les aspects de l’état financier actuel et à long terme du gouvernement fédéral”, selon le sénateur démocrate Kent Conrad, promoteur de cette idée avec son collègue républicain Judd Gregg.