éricain d’aluminium Alcoa (Photo : Jeff Swensen) |
[26/01/2010 21:54:11] MILAN (AFP) L’américain Alcoa, qui a été condamné par Bruxelles à rembourser des aides sur le prix de l’énergie, a annoncé mardi qu’il allait arrêter “temporairement” deux usines d’aluminium en Italie mais qu’il n’y avait “pas d’espoir” de faire redémarrer l’une d’entre elles.
A l’issue d’une table ronde avec le gouvernement et les syndicats à Rome, le groupe a indiqué dans un communiqué que “les actions entreprises jusqu’à présent (…) ont été très constructives mais ne sont toutefois pas suffisantes pour éviter la nécessité d’une fermeture temporaire de nos usines d’aluminium primaire de Fusina et de Portovesme jusqu’à ce qu’il y ait une solution approuvée par la Commission européenne” sur le prix de l’énergie.
Alcoa emploie environ 600 salariés directs à Portovesme, en Sardaigne, et 140 à Fusina (nord-est). Autour de 1.000 salariés travaillent par ailleurs pour des entreprises sous-traitantes sur ces deux sites. Le laminoir de Fusina n’est en revanche pas concerné.
La production sera arrêtée dans ces deux usines d’ici au 6 février et les salariés mis au chômage technique.
“Alcoa s’engage à relancer l’usine de Portovesme (…) si une fourniture d’énergie acceptable et économiquement soutenable a été obtenue”, ajoute le groupe, tout en soulignant que le dispositif proposé par le gouvernement jusqu’à présent ne lui permet de faire tourner ses usines de “façon rentable”.
En revanche, pour Fusina, l’arrêt temporaire est le préalable à une fermeture définitive.
Etant donné que “le décret du gouvernement” destiné à réduire le prix de l’énergie “ne concerne que les îles et donc la Sardaigne et l’usine de Portovesme, il n’y pas d’espoir de rouvrir Fusina dans l’état actuel des choses”, a précisé un porte-parole d’Alcoa, joint par l’AFP.
Bruxelles a demandé fin novembre à Alcoa de rembourser des subventions touchées depuis 2006 sur les prix de l’électricité.
Alcoa avait immédiatement réagi en annonçant qu’il allait faire appel de cette décision et qu’il allait suspendre temporairement la production dans ces deux usines mais il avait ensuite accepté de donner du temps à la négociation avec le gouvernement pour trouver un accord sur une baisse du prix de l’énergie.
Vu que le montant de la sanction imposée par Bruxelles s’élève à “300/400 millions de dollars”, Alcoa souligne qu’il “ne peut pas assumer des risques financiers supplémentaires” et qu’il est donc pour lui “nécessaire d’avoir la certitude” que les mesures du gouvernement “obtiennent l’approvation de la Commission européenne”, un processus qui prendra “vraisemblablement plusieurs mois”.
En 2009, Alcoa a accusé une perte nette de 1,151 milliard de dollars.
Dans un communiqué, le sous-secrétaire au Développement économique italien, Stefano Saglia, qui menait la négociation pour le gouvernement, a dénoncé l'”attitude inacceptable” d’Alcoa car “les conditions demandées par l’entreprise ont été satisfaites” selon lui.
Une rencontre au niveau de la présidence du conseil des ministres pour tenter de débloquer la situation est prévue pour le 5 février, a-t-il ajouté.