[27/01/2010 11:49:05] HONG KONG (AFP)
énérale de l’usine Rusal à Sayanogorsk le 20 octobre 2009 (Photo : Alexander Nemenov) |
L’action du groupe russe Rusal, plus grand producteur mondial d’aluminium, était malmenée mercredi lors de sa première cotation sur les Bourses de Hong Kong et de Paris, où Rusal a été introduit simultanément.
A Hong Kong, l’action a chuté dès le début des échanges et terminé la séance à 9,66 dollars de Hong Kong, soit une baisse de 10,56% par rapport à son cours d’introduction à 10,80 dollars de Hong Kong, dans un marché en légère baisse.
A Paris, l’action Rusal perdait près de 2% mercredi en début de séance. Vers 10H20 (09H20 GMT), le certificat de dépôt de Rusal cédait 1,67% à 17,63 euros dans un marché fragile (-1,29%).
Rusal, fleuron de l’empire de l’oligarque russe Oleg Deripaska, 42 ans est devenu mercredi le premier groupe russe coté à Hong Kong et également la première entreprise russe cotée à Paris sur le marché européen NYSE Euronext.
à Hong Kong (Photo : Mike Clarke) |
Pour M. Deripaska, présent mercredi à la Bourse de Hong Kong, investir dans l’entreprise est une bonne affaire sur le long terme, Rusal ayant pour objectif de profiter du vaste marché chinois. “Nous croyons dans la croissance en Asie”, a-t-il déclaré aux journalistes. “Nous pensons que c’est une première étape, d’autres entreprises russes vont s’introduire à la Bourse de Hong Kong”, a-t-il ajouté.
Grâce à cette introduction, Rusal a levé 2,24 milliards de dollars, en plaçant 1,61 milliard d’actions à 10,80 dollars de Hong Kong chacune (1,4 dollar US). Ces actions correspondent à 11% de son capital élargi. “Ce n’est pas parce que la cotation débute que les gens vont se précipiter sur le titre”, a commenté Howard Gorges, courtier à la South China Securities. “Les nuages continuent de planer sur l’entreprise”.
Il s’agit de la plus importante introduction à la Bourse de Hong Kong pour une entreprise non chinoise.
L’introduction à Hong Kong a soulevé une controverse dans la mesure où elle est entourée de restrictions. Les transactions sont réservées à des investisseurs institutionnels et “professionnels”, qui doivent acheter un montant d’actions d’une valeur minimum d’un million de dollars de Hong Kong (130.000 dollars américains).
A Paris, le groupe russe sera également coté sur un compartiment professionnel, réservé à des investisseurs qualifiés.
Les 1.100 pages du prospectus d’introduction égrennent une série de risques pour le groupe, dont des poursuites judiciaires, un endettement de près de 15 milliards de dollars américains, voire la faillite en cas de plongeon du cours des métaux.
Le prospectus évoque plusieurs affaires judiciaires, dont l’une devant un tribunal londonien qui pourrait ordonner à M. Deripaska de verser 4 milliards de dollars à l’homme d’affaires israélien Michael Tchernoï pour une participation contestée dans Rusal. M. Tchernoï est du reste recherché par Interpol pour des accusations de blanchiment d’argent. Le propriétaire Oleg Deripaska est lui-même soupçonné d’avoir entretenu des liens avec la mafia.
Les inquiétudes sur la santé de Rusal ont conduit la Bourse de Hong Kong à repousser à plusieurs reprises son feu vert. Mais le groupe a décroché début décembre un accord avec l’ensemble de ses créanciers.
Fin décembre, Rusal a annoncé la participation à son IPO de quatre investisseurs clés: le magnat des médias sino-malais Robert Kuok, le fonds spéculatif new-yorkais Paulson & Co., Nathaniel Rothschild, descendant de la célèbre famille de banquiers européens, et la banque publique russe Vnechekonombank (VEB).
Présent dans 19 pays, le groupe, qui emploie 75.000 personnes au total, a assuré 12% de la production mondiale d’aluminium et 13% de celle d’alumine en 2008.
Rusel est devenu numéro un mondial du secteur en 2006 grâce à sa fusion avec son homologue Sual, à laquelle le suisse Glencore a aussi apporté une grande part de ses actifs.