Flux massif d’inscriptions au chômage en 2009, ralentissement espéré en 2010

[27/01/2010 19:59:13] PARIS (AFP)

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ôle emploi en février 2009 à Dijon (Photo : Jeff Pachoud)

Le nombre de personnes inscrites au chômage a connu une augmentation massive en 2009, mais un ralentissement en fin d’année fait espérer au gouvernement un arrêt de la hausse en 2010, même si des experts redoutent une “reprise sans emploi”.

Au terme d’une année marquée par la plus forte récession depuis l’après-guerre, la métropole comptait 2,61 millions de demandeurs d’emploi sans aucune activité inscrits à Pôle emploi et au total 3,82 millions, compte tenu de ceux en activité réduite, selon les données diffusées mercredi.

En un an, le nombre d’inscrits a augmenté de plus de 18%, bondissant de plus de 400.000 pour les personnes n’ayant pas du tout travaillé dans le mois et à la recherche de tout type de contrat (catégorie A) et de près de 590.000 en incluant les demandeurs d’emploi en activité réduite (catégories A, B, C).

Toutes les catégories ont été touchées, mais les seniors, les jeunes et les hommes l’ont été davantage. Et les fins de CDD et de missions d’intérim restaient fin 2009 la cause de près de 30% des inscriptions.

“Cela s’inscrit dans un mouvement de destructions d’emplois depuis le début de la crise, mais hormis l’Allemagne, l’économie française a moins détruit d’emplois proportionnellement que la Grande-Bretagne, les Etats-Unis évidemment (…), ou l’Espagne”, a réagi la ministre de l’Economie, Christine Lagarde.

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écembre 2009)Demandeurs d’emploi

Les mesures comme le chômage partiel, auquel la France a fortement recouru (moins toutefois que l’Allemagne), et les dispositifs de reclassement de licenciés économiques (CTP et CRP) ont “amorti l’impact immédiat de la récession sur le chômage total”, a expliqué Jacques Freyssinet, professeur d’économie émérite à Paris I.

“Par rapport aux premiers mois très durs de 2009, nous sommes parvenus progressivement à inverser la tendance et nous commençons à pouvoir espérer à voir des mois où nous allons faire reculer le chômage”, a commenté le secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez.

Soulignant que décembre a connu une baisse des inscrits sans activité, pour la première fois depuis six mois, le gouvernement y a vu “une preuve” de l’effet favorable du plan de relance et des mesures de soutien à l’emploi.

Le nombre d’inscrits de moins de 25 ans, premiers touchés par la crise avec la chute de l’intérim, a diminué en fin d’année.

Mais deux points noirs ont été confirmés: la hausse des seniors et des chômeurs de longue durée. Plus d’un tiers des demandeurs d’emplois étaient inscrits au chômage en décembre depuis plus d’un an, dont un certain nombre risque de se retrouver en fin de droits à une indemnisation chômage.

Pour 2010, Mme Lagarde a estimé que les inscriptions au chômage connaîtraient une “évolution en tôle ondulée, avec des bons mois et des mauvais mois, mais globalement mieux orientée”.

Avec le retour de la croissance, le chef de l’Etat et le gouvernement espèrent que la hausse du chômage s’interrompra dès cette année, alors que plusieurs prévisions, dont celle de l’OCDE, tablent jusqu’alors sur une poursuite de l’augmentation du chômage en 2010, mais à un rythme ralenti.

“Pour l’instant, une reprise sans emploi est le plus probable”, a jugé M. Freyssinet, selon lequel “la reprise prévue en 2010 ne sera pas suffisante pour recréer des emplois, car il faut au moins 2% de croissance”. Il n’a pas exclu que “si la reprise tarde trop, certaines entreprises, plutôt attentistes jusqu’alors, ne réduisent leurs effectifs notamment par des départs naturels”.