[27/01/2010 18:46:08] WASHINGTON (AFP)
étaire américain au Trésor Timothy Geithner, le 29 octobre 2009 à Washington (Photo : Tim Sloan) |
Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a rejeté mercredi au Congrès l’accusation selon laquelle la banque centrale (Fed) a sauvé l’assureur AIG en 2008 dans l’intérêt des banques, selon le texte de son intervention devant la Chambre des représentants.
M. Geithner était entendu à partir de 10H10 (15H10 GMT) en tant qu’ancien président de la Réserve fédérale de New York, l’entité qui avait en septembre 2008 renfloué en urgence ce géant de la finance et de l’assurance, au bord de la faillite.
“Nous n’avons pas agi parce qu’AIG appelait à l’aide. Nous n’avons pas agi pour protéger les intérêts financiers d’institutions particulières. Nous n’avons pas agi pour aider des banques étrangères”, a expliqué M. Geithner dans son témoignage.
“Nous avons agi parce que les conséquences d’une faillite d’AIG à cette époque, dans ces circonstances-là, auraient été catastrophiques pour notre économie et pour les familles et entreprises américaines”, a-t-il poursuivi.
L’affaire AIG, qui poursuit M. Geithner depuis plusieurs mois, est l’objet d’une enquête du Comité de surveillance et de réforme de l’Etat à la Chambre des représentants.
M. Geithner est accusé d’avoir mal protégé l’intérêt des contribuables en acceptant que les partenaires en affaires d’AIG soient pleinement remboursés. Il s’agissait de banques comme l’américaine Goldman Sachs, la française Société Générale ou l’allemande Deutsche Bank, qui avaient beaucoup à perdre dans une éventuelle faillite d’AIG.
Le secrétaire au Trésor a été soutenu par le président de la Fed, Ben Bernanke, qui a affirmé que dans la décision de sauver AIG, le nom des banques éventuellement victimes de sa faillite n’avait pas été pris en considération.
“La question de savoir si les contreparties (partenaires en affaires, ndlr) prises individuellement étaient en relativement bonne santé financière ou non n’a pas été un facteur dans la décision concernant le montant payé aux contreparties”, a écrit M. Bernanke dans une lettre au Comité chargé de l’enquête.
Un inspecteur indépendant chargé d’examiner les actions du Trésor pour soutenir le système financier, Neil Barofsky, a révélé dans son témoignage que la Fed de New York n’avait pas eu d’autre choix que de pleinement rembourser ces partenaires en affaires d’AIG.
“Bien qu’une contrepartie, UBS, était prête à faire une modeste concession de 2% si les autres contreparties le faisaient aussi, les tentatives de la Fed de New York d’obtenir des concessions de la part des autres ont été tout à fait vaines”, a-t-il rapporté.
M. Geithner a également expliqué aux parlementaires que si les obligations vis-à-vis de ces banques n’avaient pas été honorées, “les opérateurs de marché auraient perdu confiance en AIG et les agences de notation auraient encore abaissé sa note. Cela aurait pu mener à l’effondrement du groupe”.
L’Etat a investi au total plus de 120 milliards de dollars dans AIG, qui lui doit encore 60 milliards.
M. Geithner a indiqué que, même si les entités ayant pris le contrôle de certains actifs d’AIG allaient “probablement réaliser un bénéfice, d’après ce que nous savons, l’Etat ne va probablement pas récupérer les coûts directs des investissements en capital du Trésor dans AIG”.