Sarkozy : j’ai demandé la démission de Bouton et soutenu Proglio

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ésident du groupe Société Générale, Daniel Bouton, lors d’une conférence de presse à la Défense, le 24 janvier 2008 (Photo : Martin Bureau)

[27/01/2010 20:56:23] DAVOS (Suisse) (AFP) Le président Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi pour la première fois qu’il avait demandé la démission du président de la Société Générale Daniel Bouton après l’affaire Kerviel lors de son discours devant le Forum de Davos.

“Il y a le président d’une grande banque française dont j’ai souhaité la démission parce qu’un trader dans cette banque a à lui seul pu faire un détournement qui a coûté plusieurs milliards à cette banque. Ce n’est pas normal qu’avec un tel dysfonctionnement cette personne reste en place”, a déclaré M. Sarkozy, s’écartant du texte de son discours.

Le président de la République n’avait jamais aussi clairement dit qu’il était à l’origine du départ de M. Bouton.

L’ancien trader de la Société Générale Jérôme Kerviel est accusé d’avoir provoqué 4,9 milliards d’euros de pertes en outrepassant son mandat.

Daniel Bouton a annoncé sa démission de la présidence de la Société Générale le 29 avril 2009 expliquant qu’il prenait cette décision pour “protéger” sa banque car il était “devenu la cible d’attaques incessantes qui finissent par nuire à cette entreprise”.

Un an plus tôt, M. Sarkozy avait estimé qu”il n’était pas normal” que le PDG de la Société Générale n’ait pas “tiré les conclusions” de cette affaire. Entretemps, M. Bouton, jusqu’alors PDG, avait abandonné la direction générale pour ne garder que la présidence.

A Davos, M. Sarkozy a fait le parallèle entre cette affaire et le soutien qu’il vient d’accorder à Henri Proglio dans la polémique sur sa double rémunération et sa double fonction.

“J’ai défendu un industriel francais qui prend la tête d’une grande entreprise française avec un salaire plus confortable parce que c’est un homme à la compétence reconnue”, a-t-il dit.

Le président avait défendu lundi sur TF1 le patron d’EDF et dirigeant de Veolia qui a toutefois renoncé à son salaire chez Veolia.

Avant de quitter Davos mercredi soir, le président français devait rencontrer l’ancien président américain Bill Clinton, a-t-on par ailleurs appris auprès de son entourage.