Croissance de 1,7% en 2009 en Pologne, seul pays de l’UE hors du rouge

photo_1264695423614-1-1.jpg
à un sommet européen le 11 décembre 2009 à Bruxelles (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[28/01/2010 16:20:24] VARSOVIE (AFP) L’activité économique a progressé de 1,7% en 2009 en Pologne, le seul des vingt-sept pays membres de l’Union européenne à avoir maintenu la croissance sur cette année marquée par la crise économique mondiale, selon les données officielles publiées jeudi.

“La Pologne est de loin le pays de l’Union européenne affichant la meilleurs performance économique en 2009”, a déclaré Lars Christensen, économiste à Danske Bank, “sa croissance est également impressionnante si on la compare à l’économie mondiale”.

Le produit intérieur brut de cet ex-pays communiste entré dans l’UE en 2004 a augmenté de 1,7% en 2009 par rapport à 2008, selon l’estimation préliminaire de l’office national des statistiques. En 2008, la Pologne avait connu une croissance de 5,0%.

Les chiffres d’Eurostat de la croissance ou des prévisions pour 2009 pour chacun des 27 pays de l’UE donnent une contraction de l’activité pour chacun à l’exception de la Pologne. Pour l’ensemble des 27 pays, la contraction globale est estimée à 4,1%.

“Il s’agit maintenant de préserver ou d’accélérer cette croissance”, a déclaré jeudi le Premier ministre polonais Donald Tusk au cours d’une conférence de presse à la Bourse de Varsovie, devant une carte de l’UE tout en rouge à l’exception de la Pologne se détachant en vert.

“Nous voulons limiter la dette et réduire le déficit pour faire de la Pologne le pays le plus attrayant d’Europe pour les investisseurs”, a-t-il poursuivi.

La dette risque d’approcher en 2010 le seuil d’alerte de 55% du PIB et le déficit des finances publiques sera au niveau de 7% du PIB, selon le gouvernement.

“Le ratio de la dette publique sur le PIB est meilleur en Pologne que dans la plupart des grands pays de l’UE”, a néanmoins souligné le Premier ministre, ajoutant : “mais, pour nous, ce n’est pas assez”.

Outre “des fondamentaux économiques assez bons”, “la Pologne n’était pas mal préparée à la crise car elle a évité des politiques trop risquées”, note Witold Orlowski, économiste chez PriceWaterhouseCoopers.

La croissance des crédits y a été relativement lente par rapport à d’autres pays d’Europe centrale et orientale et, une fois la crise arrivée, la Pologne a évité une politique de relance “qui aurait pu écorner son image de pays financièrement stable”, explique-t-il.

Les économistes notent aussi l’ouverture relativement faible de l’économie, dont les exportations représentent 40% de son PIB, ce qui limite les effets sur elle de la récession chez ses partenaires. Son marché intérieur important (38,5 millions d’habitants) et une consommation solide (en hausse de 2,3%) ont bien contribué à l’expansion.

“La Pologne est un producteur très compétitif”, a ajouté M. Orlowski, un fait accentué par le taux de change flexible du zloty par rapport à l’euro.

La monnaie polonaise s’est fortement dépréciée, perdant 30% de sa valeur entre la mi-2008 et début 2009, avant de se reprendre et de limiter la perte à ce jour à 15%. Cette dépréciation baisse les coûts pour les investisseurs et favorise les exportations.

“La Pologne a aussi profité des fonds européens : au moins 1 point de pourcentage de croissance de l’économie en 2009 est dû aux investissements dans les infrastructures qui sont financés partiellement par ces fonds”, a déclaré M. Orlowski à l’AFP.

“Nous nous attendons à ce que la Pologne continue à dépasser ses pairs dans les deux ans à venir”, indique Neil Shearing, économiste de Capital Economics, dans une note publiée jeudi.

Néanmoins “le chômage devrait continuer de croître et atteindre 12% à 12,5% à la mi-2010”, estime M. Christensen. Il était en décembre de 11,9%, représentant 1,89 million de chômeurs.