La Grèce se dit victime d’attaques spéculatives visant toute la zone euro

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éou à Bruxelles le 10 décembre 2009 (Photo : Georges Gobet)

[28/01/2010 17:27:48] BRUXELLES (AFP) La Grèce, malmenée en raison du poids de sa dette, s’est dit victime jeudi d’attaques spéculatives visant toute la zone euro, alors que Paris et Berlin ont démenti des informations faisant état d’un projet européen à l’étude pour lui venir en aide.

“Il y a des attaques contre la zone euro. Certains pays sont utilisés comme un maillon faible (et) nous sommes visés”, a déclaré le Premier ministre grec Georges Papandréou, lors du forum économique de Davos.

A ses yeux, les difficultés de son pays sur les marchés financiers, qui exigent de la Grèce des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que par le passé pour lui prêter de l’argent, reflètent un problème plus large.

“Il est clair que certaines des attaques contre la Grèce visent plus largement l’euro (…) derrière la Grèce, il y a le Portugal et l’Espagne”, deux autres pays européens éprouvant des difficultés budgétaires, a-t-il ajouté dans une interview à la chaîne de télévision CNBC.

La Grèce traverse la pire crise de ses finances publiques depuis trente ans, avec une explosion de ses déficits et de sa dette.

Ces difficultés nourrissent depuis des semaines des craintes pour la cohésion de l’ensemble de la zone euro.

L’Allemagne et la France ont toutefois démenti jeudi des informations du quotidien Le Monde sur un mécanisme à l’étude en Europe, notamment à Paris et Berlin, pour aider la Grèce le cas échéant, en échange d’efforts d’économies budgétaires accrus de la part d’Athènes.

Ce mécanisme pourrait selon le journal comporter des prêts bilatéraux d’Etats de la zone euro ainsi que le versement anticipé de subventions européennes.

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

“Il n’existe aucune réflexion au sein du gouvernement allemand pour soutenir financièrement la Grèce”, a indiqué à Berlin une porte-parole du ministère des Finances.

“C’est le devoir de la Grèce d’assumer avec ses propres forces sa responsabilité en matière de stabilité de la zone euro”, a-t-elle ajouté.

L’entourage de la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, a aussi “formellement” démenti.

En privé, des diplomates européens reconnaissent que dans un scénario catastrophe peu vraisemblable aujourd’hui, comme une incapacité de la Grèce à rembourser les intérêts de sa dette, ses partenaires trouveraient le moyen de lui venir en aide, même si rien n’est prévu dans les traités.

Mais en l’état, personne ne veut le dire ouvertement. Les gouvernements ne veulent pas ajouter à la nervosité des marchés, et ne pas donner l’impression d’une “prime” aux mauvais élèves de la zone euro, qui n’ont pas fait les réformes nécessaires.

“Il y a un vrai problème de crédibilité avec la Grèce” qui rend toute aide “problématique”, souligne un diplomate.

Interrogé jeudi sur l’éventualité d’un coup de pouce financier en faveur d’Athènes, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a ainsi renvoyé la Grèce à ses engagements.

“Le meilleur moyen à présent d’aider la Grèce” est de faire en sorte qu’elle “respecte les obligations qui sont les siennes en vertu du pacte de stabilité” de l’UE, qui limite les déficits publics nationaux, a-t-il dit à la presse.

Il en va aussi de la nécessaire “solidarité” dont ce pays doit faire preuve à l’égard de ses partenaires, a-t-il dit.

A l’inverse, le chef de file des socialistes au Parlement européen, Martin Schulz, a appelé au lancement d’obligations européennes afin d’aider à renflouer la Grèce.

“Il est inacceptable que l’Union européenne ne montre pas plus de solidarité. L’heure est venue de la soutenir et non de l’abandonner à la merci des marchés internationaux”, a-t-il dit.