Logo du Festival international des programmes audiovisuels (FIPA) (Photo : Daniel Velez) |
[29/01/2010 12:28:24] BIARRITZ (AFP) Le Festival international des programmes audiovisuels (FIPA) de Biarritz consacre l’émergence des créations vouées à internet, associant le réel et l’imaginaire, où certains professionnels voient la mort de la télévision traditionnelle.
Cette 23e édition du FIPA, qui se tient jusqu’à dimanche, présente pour la première fois, sous la forme d’une “web-galerie” accessible à tous, des programmes audiovisuels, fictions et documentaires, destinés exclusivement aux internautes.
La télévision a subi la crise économique mais aussi une “crise existentielle puisque partout on annonce la mort prochaine de la télévision traditionnelle au profit de l’internet”, a déclaré sans ambages Olivier Miller, nouveau président du FIPA, lors de la présentation du festival à Biarritz.
A cette crise, qui est aussi celle “des genres et des écritures télévisuelles”, répondent les “web-fictions” et les “web-documentaires” présentés sur six écrans interactifs dans la “web-galerie” du FIPA. Autant de “reflets des nouvelles frontières de la création audiovisuelle”, selon l’expression d’Olivier Miller.
Dans un alignement de grands écrans disposés dans l’immense hall d’accueil du casino de Biarritz, où se tient le FIPA, les festivaliers sont invités à “naviguer” dans des programmes qui jouent sur l’interactivité: récits fractionnés, scénarios à entrées multiples, appels à contribution, forums, communautés, blogs.
Dans la catégorie “webdocs”, les documentaires “multimédia” ou “interactifs” développent leurs thèmes en mêlant texte, voix off et musique, en laissant au spectateur de multiples choix d’itinéraires et d’interventions personnelles.
Un webdoc sur la Chine, produit par les journalistes canadiens Benoît Aqui et Patrick Alleyn, propose une navigation, géographique ou chronologique, avec des images saisissantes sur les bouleversements écologiques du nord du pays, et propose des liens vers des informations complémentaires ou vers des réactions d’internautes.
Autre forme de webdoc, le documentaire “participatif” se présente comme “une plateforme ouverte où chaque apprenti-réalisateur peut apporter des séquences qu’il a filmées”, et ainsi contribuer à l’élaboration d’un documentaire collectif destiné à internet.
Deuxième grande catégorie, celle des “webfictions” est décomposée en trois sous-ensembles: la fiction interactive, fondée sur la fragmentation du récit, la websérie et le “jeu en réalité alternée”.
“The Cube”, une production américaine de Home Box Office (HBO), est une fiction interactive en forme de thriller, basé sur l’enlèvement d’un banquier japonais dans une galerie d’art. L’internaute fait basculer un “cube” d’images pour découvrir des angles différents et circuler autour des personnages, assistant aux événements qui se produisent autour d’eux, généralement à leur insu…
Les webséries sont fondées sur le principe des séries télévisées, mais proposent des outils internet – cartes de navigation, blogs -, offrant aux internautes la possibilité d’intervenir en direct sur la suite des récits.
A la frontière du réel et de l’imaginaire, enfin, le “jeu en réalité alternée”, qui en est à ses balbutiements, s’efforce d’associer tous les nouveaux médias (internet, téléphone portable, télévision) sous forme de chasse au trésor ou d’aventures avec des indices fictifs ou réels – des rendez-vous à prendre ou des références à retrouver dans la “vie réelle”.