Argentine : le président de la Banque centrale annonce sa démission

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ésident de la Banque centrale (BC) d’Argentine, Martin Redrado, annonce sa démission, le 29 janvier 2010 à Buenos Aires (Photo : Juan Mabromata)

[30/01/2010 09:54:13] BUENOS AIRES (AFP) Le président de la Banque centrale (BC) d’Argentine, Martin Redrado, a annoncé vendredi sa démission, plus de trois semaines après avoir refusé son limogeage par la présidente Cristina Kirchner, qui voulait puiser dans les réserves de la BC pour régler la dette du pays.

“Je sens que le temps de mon passage à la tête de la Banque centrale se termine et j’ai décidé de m’éloigner définitivement de cette charge avec la satisfaction du devoir accompli”, a déclaré M. Martin Redrado lors d’une conférence de presse.

L’économiste a durement critiqué le gouvernement de Mme Kirchner, qu’il a accusé d'”asservir en permanence les institutions” et de “s’emparer par avance des réserves des Argentins, qui sont les économies de tous les Argentins”.

Martin Redrado avait été destitué le 7 janvier par Mme Kirchner pour avoir refusé de libérer 6,5 milliards de dollars de réserves pour payer la dette 2010.

Mais la chef de l’Etat avait pris cette décision en dépit du statut d’indépendance de la Banque centrale et sans respecter l’avis d’une commission parlementaire bicamérale exigé par la loi.

Dès le lendemain, une juge avait rétabli Martin Redrado dans ses fonctions.

Le gouvernement souhaitait utiliser les réserves pour rassurer sur sa capacité à rembourser ses créanciers. L’Argentine est exclue des marchés internationaux depuis sa décision d’interrompre le paiement de sa dette extérieure en pleine crise de 2001.

Le gouvernement avait envoyé la police pour interdire à M. Redrado l’accès de l’institution bancaire.

Mme Kirchner, qui pouvait néanmoins, une fois émis l’avis de la commission, nommer une autre personne de son choix, s’était finalement décidée à consulter la commission bicamérale.

M. Redrado a témoigné mercredi et jeudi devant cette commission, chargée de donner son avis sur son limogeage.

La commission devait se prononcer mardi sur la légalité du décret présidentiel.

M. Redrado avait reçu le soutien d’homologues, dont les présidents de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, de la Banque centrale indienne Duwuri Subbarao ou de la Banque de France, Christian Noyer.

En 2005, le président Nestor Kirchner, époux de la chef de l’Etat actuelle, avait renégocié 76% de la dette en défaut, qui avait atteint le montant record de 90 milliards de dollars.