Fébrile, la Bourse de Paris est en quête de visibilité

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âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin)

[30/01/2010 12:03:44] PARIS (AFP) En proie au doute, la Bourse de Paris a traversé cette semaine une nouvelle zone de turbulences, se montrant toujours inquiète des mesures de limitation du crédit par la Chine et soucieuse de la situation grecque, à l’origine d’un accès de fébrilité.

Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 2,13% pour terminer vendredi à 3.739,46 points, revenant à son niveau de début décembre et effaçant sa progression enregistrée en fin d’année. Depuis début 2010, il a perdu exactement 5%.

Un repli qui sonne comme un retour sur terre pour un marché qui “était sur un nuage” il y a encore trois semaines, estime Frédéric Buzaré, directeur de la gestion actions chez Dexia Asset Management.

Entre temps, le marché a reçu plusieurs coups de semonce, dont la décision de la Chine de limiter le crédit puis l’annonce du président Obama sur les banques qui ont jeté un froid sur les marchés et le secteur financier.

A cela, se sont ajoutées cette semaine, de nouvelles annonces de la Chine pour empêcher une surchauffe de l’économie, des attaques contres les banques à Davos (Suisse) et surtout les multiples rebondissements autour de la Grèce, qui peine à retrouver la confiance des marchés.

Jeudi au plus fort des inquiétudes sur le pays et sur le devenir de la zone euro dans son ensemble, le marché parisien a plongé en fin de séance perdant près de 2% alors qu’il avait ouvert à plus de 1%. Pourtant, les rumeurs sur un “sauvetage” de la Grèce par des membres de l’UE ont été rapidement dementies.

Si les inquiétudes entourant la Grèce représentent bien une secousse, elles ne sont pas suffisantes pour ébranler le marché comme la faillite de Lehman Brothers, qui a précipité la crise financière à l’automne 2008.

Elles seraient plutôt comparables aux craintes suscitées par la quasi-faillite de Dubai fin 2009, estiment les observateurs qui, en Europe, ne croient pas vraiment au risque de défaut du pays.

Pour M. Buzaré, ce que les marchés souhaitent désormais, ce sont “des feuilles de route de retour à l’équilibre (des Etats)”, autrement dit de la visibilité pour ne plus naviguer à vue.

Si ces garanties n’arrivent pas tout de suite, le marché risque d’être encore un temps fébrile, alternant séances de prises de bénéfices et chasse aux bonnes affaires comme cette semaine.

La semaine s’est toutefois bien terminée, grâce à la bonne surprise sur la croissance aux Etats-Unis qui a progressé de 5,7%, bien plus que prévu et a pansé les plaies d’un marché mis à rude épreuve.

“Le cercle vertueux +investissement-emploi-consommation+, est bien en train de faire son grand retour outre-Atlantique”, se félicite Marc Touati de Global Equities, dans sa note hebdomadaire.

Cette nouvelle conjuguée à la reconduction de Ben Bernanke à la tête de la banque centrale américaine (Fed) a un peu soulagé les marchés.

Mais alors que la saison des résultats va sur sa fin aux Etats-Unis, de nombreux indicateurs sont attendus la semaine prochaine, en premier lieu ceux inclus dans le rapport sur l’emploi américain de janvier, qui sera publié vendredi.

“Il sera important de voir s’il y a des créations d’emplois, ce qui serait un signal positif”, souligne Isabelle Enos de chez B*Capital (BNP Paribas).

En outre, le marché attendra “avec beaucoup d’appréhension” les indicateurs ISM d’activité aux Etats-Unis également, qui avaient été chaotiques après un redressement à l’automne. Ils seront publiés lundi et mercredi.