Libye : Le Parlement demande une opération «mains propres»
La
Lutte contre la corruption et diverses formes de détournement de deniers publics
est à l’ordre du jour en
Libye. A la fin d’une session très largement dominée
par les questions économiques, le «Congrès Général du Peuple» (le Parlement
libyen) a demandé au gouvernement de lancer une opération «mani puliti» (mains
propres).
Concrètement, l’exécutif est invité à «prendre des mesures dissuasives pour
limiter les infractions et les dépassements» dans la gestion de l’argent du
contribuable, de «demander des comptes aux responsables» et de «déférer les
contrevenants devant les tribunaux spécialisés», de «réactiver les mécanismes de
suivi des organismes publics», et d’«analyser les erreurs commises pour éviter
qu’elles se répètent à l’avenir».
Les représentants du peuple ont également réaffirmé la nécessité, à cet effet,
de renforcer les organes de «contrôle populaire» en les dotant des moyens
financiers et humains adéquats. De même, ils ont recommandé aux pouvoirs publics
«d’œuvrer à arrêter les bilans définitifs de l’Etat et les comptes des
organismes publics à l’intérieur et à l’étranger», et de «mieux contrôler les
sociétés et les secteurs, de façon à préserver l’argent public».
Outre la lutte contre la corruption, la préservation du pouvoir d’achat des
Libyens a été un autre thème dominant de la première session du «Congrès Général
du Peuple» (C.G.P.) au titre de l’année 2010.
Insistant sur la nécessité de continuer à faire profiter tous les Libyens «sans
exception» des richesses du pays, notamment en continuant à leur octroyer des
«portefeuilles d’investissement», le C.G.P. a recommandé une bonne demi-douzaine
de mesures, parmi lesquelles le gel des prix «des produits, services et
hydrocarbures» -avec l’obligation de «ne faire supporter au citoyen des fardeaux
supplémentaires qu’après en avoir référé aux congrès populaires de base»-, de
continuer à garantir «la gratuité des services de santé, tout en améliorant le
niveau», et celle de l’éducation, la fourniture des produits de base
subventionnés –en augmentant la part de chaque individu-, et d’assurer aux
Libyens l’accès à un logement décent, notamment en facilitant davantage l’accès
aux crédits –sans intérêt et avec des plafonds revus à la hausse.
Le Parlement a également invité le gouvernement de Mahmoudi Baghdadi à redoubler
d’efforts en vue de favoriser l’émergence et le développement d’autres secteurs
d’activité pour réduire la dépendance du pays à l’égard des revenus des
hydrocarbures.