Après la France, le tramway d’Alstom à la conquête du monde

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ée par une grue, le 5 juin 2001 au port de La Rochelle (Photo : Derrick Ceyrac)

[03/02/2010 08:16:33] AYTRE (France) (AFP) De Brasilia à Jérusalem via Melbourne, depuis quelques années, les rames de tramways sortant des ateliers d’Alstom à Aytré (Charente-Maritime) s’imposent de plus en plus dans le concert mondial (27% du marché mondial) après avoir conquis les rails de la France.

Les carnets de commandes sont pleins pour les deux prochaines années, se félicite Tanja Bruneteau-Fritschi, responsable communication du site, tout en parcourant les longs ateliers du site dans lesquels sont actuellement assemblées les rames destinées à Alger et Rotterdam.

Sur le site d’Aytré, les ouvriers s’activent à fabriquer une centaine de rames par an à partir des composants venant d’autres usines du groupe (Ornans, Le Creusot, Villeurbanne et Tarbes).

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à Buenos Aires (Photo : Juan Mabromata)

Si son principal concurrent, le canadien Bombardier reste leader, avec 33% des parts du marché mondial, le groupe Alstom, qui s’est lancé dans cette activité il y a une vingtaine d’années, représente désormais 27% du marché contre 15% pour l’allemand Siemens, actuellement en phase de régression, selon Jean-Marc Roche, responsable tramway du site d’Aytré.

Pour expliquer ce succès, M. Roche avance que les tramways Alstom, qui bénéficient de vingt ans d’expérience, sont “éprouvés, bien conçus, faciles de maintenance”.

Si “toute le partie technique est standardisée”, pour être le plus compétitif possible, le tramway Citadis permet, contrairement à ses concurrents, “de particulariser l’habillage intérieur et extérieur, d’avoir une forme spécifique de cabine en fonction de la ville”, selon le responsable du site tramway.

“Nous proposons un ou plusieurs design, soit la ville impose son propre designer soit elle nous demande de proposer un design et nous faisons des maquettes et les élus ou la population adhèrent au choix alors que Bombardier n’offre pas de telles propositions”, explique M. Roche.

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à Mulhouse (Photo : Ilan Garzone)

Ainsi, les habitants de Mulhouse, en Alsace, ont choisi d’avoir un tramway jaune alors qu’à Rotterdam c’est un tramway gris qui va entrer en circulation, avec des sièges en plastique laissant le moins d’espace possible pour minimiser les risques de dégradation et de trafic de drogue.

Dans les ateliers d’Alstom transport d’Aytré, les chaînes de fabrication du tramway cotoient les 11 rames de l’Automotrice à grande vitesse (AGV) et les 15 rames de TGV fabriquées chaque année.

Pour répondre aux commandes, 1.207 personnes travaillent sur le site, le groupe ayant recruté 186 personnes en 2008 et 89 en 2009 pour faire face à la demande. Cependant les embauches devraient ralentir en 2010, selon la direction. La partie tramway ne représente qu’environ 200 personnes, dont 80 ouvriers et quelque 110 ingénieurs et cadres.

Les perspectives sont cependant immenses, le marché de transport urbain continuant à se développer. “Le tramway est un moyen simple, propre, sécurisant et confortable d’accéder au centre-ville”, souligne le responsable tramway.

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ût 2006 des futurs trams de Lyon et de Montpellier (D), modèle “Citadis”, en fin de chaîne dans l’usine de montage d’Alstom d’Aytré (Photo : Jean-Pierre Muller)

Selon Alstom, en Europe, où se situe aujourd’hui près de 80% du marché du tramway, les évolutions démographiques et les choix de consommation sont favorables au transport public. Par ailleurs, dans les pays à forte croissance comme la Chine, le Brésil, l’Inde ou le Mexique, le manque d’infrastructures routières provoque des phénomènes de congestion urbaine, auxquels seul le transport public peut apporter des solutions.

Aujourd’hui, le marché du tramway, qui représente plus de deux milliards d’euros par an, s’annonce comme le secteur le plus prometteur du marché ferroviaire avec un taux de croissance de 4,7% par an pour les dix prochaines années.