[03/02/2010 21:20:19] NEW YORK (AFP)
ésor américain pour les rémunérations des entreprises les plus renflouées par l’Etat, le 28 octobre 2009 à Washington, DC (Photo : Win Mcnamee) |
Le versement de 100 millions de dollars de bonus par l’assureur américain AIG à ses employés, a suscité mercredi l’indignation à Washington et la “colère” du président Barack Obama.
“De toute évidence le président est fâché et en colère que Wall Street continue à avoir l’impression que des rémunérations excessives doivent récompenser les prises de risque excessives que nous avons vu ces deux dernières années (..), les choses qui nous ont menés au bord du gouffre”, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton.
Les primes versées par AIG, révélées mardi soir, font d’autant plus de bruit qu’elles sont notamment destinées à des employés de la division de marchés à l’origine des problèmes financiers de la firme.
Kenneth Feinberg, le responsable du Trésor américain chargé d’arbitrer les rémunérations dans les entreprises les plus renflouées par l’Etat, a dit partager “l’indignation” provoquée par ces bonus à AIG, sauvé en 2008 de la faillite grâce à des milliards de dollars de fonds publics.
M. Feinberg, qui s’exprimait sur la chaîne de télévision ABC, a toutefois rappelé que ces bonus étaient dus aux termes de “contrats préalables au plan de sauvetage” financier, et que le gouvernement, qui possède à présent 80% d’AIG, devait “respecter la loi”.
“Nous devons oeuvrer à récupérer autant que possible des aides publiques versées, et honnêtement nous faisons du très bon travail en ce sens”, a-t-il ajouté.
La Maison Blanche a pour sa part rappelé que l’administration avait décidé d’imposer une taxe sur les banques, “pour s’assurer que l’argent venu des contribuables revienne, jusqu’aux derniers sous, au gouvernement fédéral”. Elle a également rappelé le projet de laisser plus de latitude aux actionnaires pour contrôler la politique de rémunération.
Le sénateur républicain Charles Grassley, numéro deux de la commission des finances du Sénat, a de son côté estimé dans un communiqué qu’AIG avait “manipulé l’administration Obama” et “tenait les contribuables à sa merci”.
AIG va verser mercredi 100 millions de dollars de bonus à ses employés, a indiqué mardi à l’AFP une source proche du dossier. Au total, AIG a prévu de verser 195 millions de dollars de primes au titre de 2010.
L’assureur a fait valoir que la grande majorité de ses employés (97%) avaient volontairement accepté de renoncer à une part de leur rémunération variable, à hauteur de 20 millions de dollars au total.
En mars 2009, le versement d’un total de 165 millions de dollars de primes à certains cadres d’AIG après son renflouement par l’argent public avait soulevé une vague d’indignation aux Etats-Unis.
Au total, le gouvernement américain a injecté plus de 180 milliards de dollars d’aides publiques dans l’assureur pour lui éviter de faire faillite.
Face à ces critiques, les employés d’AIG avaient accepté de rembourser 45 millions de dollars de bonus, dont 19 millions l’ont été l’an dernier et 20 millions doivent l’être cette année.
Cet effort des employés d’AIG “nous permet de mettre largement ce problème derrière nous”, a indiqué mardi soir le groupe dans un communiqué.
Il restera quelque 6 millions qu’AIG cherche à récupérer auprès d’ex-employés ayant quitté le groupe entre temps. “Nous continuerons à travailler avec les ex-employés pour atteindre le restant de nos objectifs de restitutions au cours des mois prochains”, précise le communiqué.