Sony a bien profité de Noël, mais ne fête pas encore la fin de crise

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à Tokyo, le 4 février 2010. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[04/02/2010 10:35:58] TOKYO (AFP) Le fleuron de l’électronique japonais Sony a reconnu jeudi avoir passé d’excellentes fêtes de Noël, financièrement profitables, mais il ne crie pas “fin de crise” pour autant, conscient du fait qu’il n’est pas encore blindé contre le yen fort et la concurrence féroce.

A la grande joie des actionnaires, Sony a fait état d’un bénéfice net de 16 milliards de yens (120 millions d’euros) au terme des trois premiers trimestres de l’exercice 2009-2010, grâce à une rentabilité recouvrée fin 2009.

Pour autant, il s’attend encore à replonger dans le rouge pour l’ensemble de l’année budgétaire (avril 2009 à mars 2010), fût-ce nettement moins que prévu au départ.

Bien que bénéficiaire sur les neuf premiers mois, Sony sait en effet que le dernier trimestre de l’exercice (janvier-mars) est traditionnellement moins lucratif que celui, festif, qui précède. D’autant qu’il n’en a pas fini avec les frais de restructuration dans le cadre d’un plan d’envergure décidé il y a un an.

Reste qu’au cours du trimestre crucial d’octobre à décembre 2009, Sony, qui avait souffert depuis fin 2008 de la brusque dégradation économique et plus encore de la hausse du yen, a renoué avec la rentabilité. Cette bonne nouvelle s’explique par une baisse des dépenses, conjuguée à des ventes en hausse de téléviseurs à cristaux liquides (LCD), appareils photo, consoles de jeu et ordinateurs.

La division des produits électroniques et composants a ainsi dégagé des marges, malgré un chiffre d’affaires affaibli par l’impact négatif des taux de change et la concurrence qui tire les prix vers le bas sur de nombreux produits grand public.

“Les performances de l’activité des téléviseurs ont été meilleures que nous ne le pensions, car la baisse des tarifs en rayon a finalement été inférieure à nos craintes”, a expliqué le directeur financier de Sony, Nobuyuki Oneda, lors d’une conférence de presse.

Sony, qui est toujours “en phase de restructuration et de transformation”, selon les termes de son PDG américain Howard Stringer, fait depuis des mois une chasse aux coûts et dépenses superflues.

Le groupe se félicite des effets bénéfiques de ses draconiennes mesures de redressement (fermeture et délocalisation d’usines, suppression de milliers de postes dans le monde, réorganisation des divisions, sous-traitance de fabrication, etc.). Ces opérations “suivent leur cours prévu”, selon M. Oneda.

“Ces changements structurels vont se poursuivre tout au long de l’année”, a-t-il prévenu, jugeant que les produits audiovisuels de Sony ne sont pas assez compétitifs face à ceux de rivaux tels que le sud-coréen Samsung Electronics.

Par ailleurs, selon Sony, les ordinateurs “Vaio” ont été très appréciés fin 2009, de même que les consoles PlayStation 3 (PS3) et les jeux associés qui se sont très bien vendus à Noël. Sony a écoulé 6,5 millions d’exemplaires de PS3 entre octobre et décembre derniers, du jamais vu en un trimestre.

Reste que l’activité des jeux vidéo dans son ensemble n’est pas profitable, la PS3 étant coûteuse à produire et les autres modèles, ancienne PS2 et portable PSP, trouvant moins preneurs.

Les autres activités de Sony (cinéma, musique) ont affiché de solides performances, notamment grâce à l’explosion de la demande de films, DVD et CD de feu Michael Jackson.

Au final, pour l’ensemble des neuf premiers mois de 2009-2010, le chiffre d’affaires de Sony a certes décliné de 11% sur un an à quelque 5.500 milliards de yens (41 milliards d’euros), mais la chute de près de 20% constatée au départ a été nettement amoindrie grâce aux vigoureuses ventes de fin d’année.