Un clavier d’ordinateur (Photo : Joël Saget) |
[04/02/2010 16:19:42] BRUXELLES (AFP) L’Union européenne va renforcer la sécurité pour les transactions sur son marché d’échanges de droits à polluer, à la suite d’une cyberattaque de pirates qui a touché de nombreux pays, a annoncé jeudi la Commission européenne.
Les procédures de sécurité permettant aux opérateurs de ce marché de se connecter à la plate-forme de transaction en ligne du marché de l’UE (Emissions Trading System, ETS) vont être “revues”.
Le piratage s’est produit le 28 janvier, via la pratique dite du “phishing” sur internet. Des opérateurs ont reçu de faux courriels d’ETS envoyés par les escrocs leur demandant de se connecter au marché européen des droits à polluer via à un site internet apparaissant comme celui de la Commission européenne. Le prétexte avancé était un renforcement des normes au sécurité.
Les victimes l’ont fait en révélant au passage leurs codes d’identification et leurs mots de passe sur la plate-forme, permettant aux pirates de réaliser ensuite des transactions frauduleuses à leurs dépens, en leur volant par exemple des certificats d’émissions de CO2.
Selon le quotidien allemand Financial Times Deutschland, les cyberpirates ont ainsi volé des droits pour les revendre aussitôt, une opération qui aurait touché notamment l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, la Belgique, le Danemark, l’Italie et la Grèce.
L’attaque a entraîné la fermeture des registres carbones dans 13 pays en Europe, dont l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne, avait indiqué mardi à l’AFP le PDG de la Bourse européenne du carbone BlueNext, Serge Harry.
Le marché ETS est au centre des efforts de l’Union européenne pour pousser les industries à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement du climat.
Pour l’heure, les entreprises qui y participent reçoivent gratuitement des quotas de CO2. Les bon élèves qui parviennent à émettre moins de CO2 que ce qui leur a été attribué peuvent revendre leurs surplus aux mauvais élèves qui polluent trop et ont besoin de certificats supplémentaires.
Il est prévu de rendre ces droits à polluer payant en 2013 pour certains secteurs.