Toyota nie avoir caché les défauts et affirme que ses voitures sont sûres

[05/02/2010 17:35:30] TOKYO (AFP)

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ésident de Toyota Akio Toyoda lors d’une conférence de presse le 5 février 2010. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Le géant automobile japonais Toyota, qui subit un déluge de critiques et d’actions en justice après avoir rappelé des millions de voitures affectées par des défauts techniques, a nié vendredi avoir dissimulé ces problèmes au public et affirmé que ses voitures “sont sûres”.

“Croyez-moi, les voitures Toyota sont sûres!” s’est exclamé le PDG Akio Toyoda au cours de sa première apparition en public depuis le début de la crise. Il s’est déclaré “sincèrement désolé” pour les défauts.

Toyota, premier constructeur automobile mondial, a été contraint de rappeler plus de huit millions de véhicules dans le monde depuis l’automne 2009 en raison de pédales d’accélérateur pouvant rester bloquées en position enfoncée.

Selon le quotidien économique Nikkei, le groupe va en outre rappeler au Japon et aux Etats-Unis quelque 270.000 exemplaires de la dernière génération de la voiture hybride Prius, lancée l’an dernier, en raison de freins qui peuvent agir avec retard par temps froid.

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à Detroit (Photo : Stan Honda)

Toyota a reconnu vendredi qu’un rappel était envisagé, mais a affirmé qu’aucune décision n’avait été prise pour le moment. Des vérifications sont en cours “par précaution” sur la berline de luxe Lexus HS hybride, équipée de la même technologie de freinage que la Prius.

“J’ai donné des instructions pour qu’une solution soit trouvée le plus rapidement possible” à ce problème de freins, a affirmé M. Toyoda.

“La sécurité des clients est primordiale”, a encore assuré le PDG, justifiant les rappels massifs. “Nous tentons de rendre nos produits meilleurs. Donc ce genre de procédé est bon pour les consommateurs”, a-t-il dit.

Le constructeur nippon fait l’objet, aux Etats-Unis et au Canada, de plusieurs actions en justice en nom collectif, de la part d’usagers qui l’accusent d’avoir tardé à révéler au public les défauts de ses véhicules. Le quotidien Financial Times Deutschland a affirmé vendredi que Toyota avait connaissance du problème de pédale d’accélération depuis 2007.

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évrier 2010. (Photo : Yoshikazu Tsuno)

Le groupe fait également l’objet d’enquêtes administratives aux Etats-Unis et au Canada, et s’est retrouvé dans le collimateur du ministre américain des Transports, Ray LaHood. Ce dernier a même conseillé aux propriétaires des Toyota concernées à “arrêter de les conduire”, avant de retirer ses propos.

Toyota a farouchement nié toute dissimulation.

“Notre entreprise ne dissimule jamais ce genre de cas. Nous les signalons au ministère des Transports et nous enquêtons”, a déclaré le vice-président chargé de la qualité, Shinichi Sasaki, au cours de la conférence de presse.

Le gouvernement nippon a également critiqué Toyota pour sa gestion de cette crise. “Je me demande si Toyota n’a pas, dans une certaine mesure, ignoré le point de vue des consommateurs”, a déclaré le ministre des Transports Seiji Maehara.

“C’est un problème pour l’ensemble de l’industrie automobile japonaise, et pour la confiance envers les produits japonais”, a pour sa part déploré le ministre des Affaires étrangères, Katsuya Okada.

L’agence de notation Standard & Poor’s a menacé de dégrader la note de la dette de Toyota qui est actuellement de “AA”, la troisième meilleure sur une échelle de 22. “Même si les récents problèmes de qualité n’auront qu’un impact limité sur le profil de risque financier de Toyota, un affaiblissement de son image de marque pourrait affecter sérieusement les ventes à moyen terme du groupe”, a-t-elle estimé dans un communiqué.

“C’est une période de crise pour Toyota, mais afin de regagner la confiance des clients, Toyota va devoir resserrer les rangs et coopérer de façon étroite avec “, a reconnu M. Toyoda.

A la Bourse de Tokyo, l’action Toyota a rebondi vendredi de 1,07% à 3.315 yens. Les investisseurs ont salué le relèvement, la veille, des prévisions financières annuelles de l’entreprise malgré la crise en cours.