Dexia réduit la voilure d’un tiers pour satisfaire Bruxelles

[05/02/2010 21:00:55] BRUXELLES (AFP)

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

La banque franco-belge Dexia a accepté de réduire son bilan d’un gros tiers d’ici à 2014, en vendant des actifs notamment en Espagne et en Italie, afin d’obtenir le feu vert de Bruxelles aux aides publique qui lui ont permis de faire face à la crise.

Le président du conseil d’administration du groupe, Jean-Luc Dehaene, a fait cette annonce vendredi au cours d’une conférence de presse à Bruxelles, plus de 10 mois après le sauvetage par les gouvernements belge, français et luxembourgeois du groupe spécialisé dans les prêts aux collectivités locales.

“Je voudrais me réjouir du fait qu’il y ait un accord” avec la Commission européenne, a déclaré M. Dehaene, précisant que, formellement, Dexia avait “encore besoin de l’accord de l’ensemble du conseil d’administration”, attendu dans la soirée.

“A l’horizon 2014, le bilan du groupe aura diminué de 35% environ” comparé à fin 2008, a précisé à ses côtés l’administrateur délégué du groupe, Pierre Mariani.

Il y a un an, Paris, Bruxelles et Luxembourg avaient injecté 6,4 milliards d’euros dans Dexia pour la sauver de la faillite, puis garanti sa dette à hauteur de 150 milliards d’euros, un montant depuis ramené à 100 milliards.

Or, la Commission, gardienne des conditions de concurrence équitables en Europe, exige que toutes les banques soutenues par les pouvoirs publics pendant la crise se restructurent afin de garantir qu’elles n’auront pas besoin d’aides supplémentaires à l’avenir.

“Nous nous sommes engagés à céder des activités de financement de collectivités en Italie (Crediop) et en Espagne (Sabadell)”, a expliqué M. Mariani.

Mais pour la Belgique, l’essentiel est ailleurs: la survie d’une banque essentielle pour le pays.

“Il y a évidemment des ventes de participations ou d’activités, je pense à l’Espagne ou en Italie, mais on peut maintenant continuer avec un accord sur les aides (de la part de la Commission) qui ont été données par les Etats”, a commenté le ministre belge des Finances, Didier Reynders, sur la chaîne de télévision RTL-TVI.

Le groupe se rencontre donc sur la Belgique, la France et le Luxembourg. “En Turquie, nous cèderons la partie assurance mais la partie bancaire est maintenue dans le groupe”, a toutefois souligné M. Dehaene.

Dexia va également vendre des actifs en Slovaquie et aura l’interdiction de procéder à des acquisitions pendant deux ans sans accord de la Commission.

“Une sortie complète des systèmes de garantie publique est prévue pour fin juin”, a précisé M. Mariani.

Au final, selon M. Reynders, plus d’un an après le déclenchement de la tempête financière, l’Etat belge “a gagné d’abord le maintien de la sécurité pour tous les épargnants, tous ceux qui avaient des comptes, le maintien et le développement d’une activité en Belgique, même si il y a des mesures d’économies qui sont présentées. Mais on a un maintien de l’actitivé et pour le personnel c’était très important”.

La commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, a fait part, via son porte-parole, de sa satisfaction face à la perspective d’une “restructuration de Dexia qui assurerait sa viabilité” et d’une “réduction d’activité suffisante pour compenser les distorsions de concurrence” liées aux aides.