Les 1728 Sociétés de commerce international (SCI), créées en Tunisie depuis
1988, ne semblent pas se démener assez pour stimuler les exportations du pays.
Selon des statistiques fournies par le Centre de promotion des exportations (CEPEX),
la part des SCI, entreprises spécialisées dans l’import-export de produits, dans
le volume total des marchandises et services exportés ne dépasse guère les 4%
contre 20% pour les SCI italiennes et 35% pour les SCI turques.
L’unique point positif à l’actif des SCI, leur contribution à la diversification
des débouchés extérieurs. Celle-ci est perceptible à travers la conquête de
nouveaux marchés dont l’Afrique subsaharienne et le monde arabe.
Conscient de la modicité de cette contribution, le ministre du Commerce et de
l’Artisanat,
M. Ridha Ben Mosbah, a réuni, le 2 février 2010, leurs responsables
pour prendre connaissance des entraves qui empêchent ces entreprises de courtage
et de négoce à l’international à faire mieux et réaliser de meilleurs résultats.
Le débat instauré, à cette occasion, a révélé que les difficultés rencontrées
résident, pour l’essentiel, dans la durée de validité de l’agrément délivré par
le
CEPEX. Les courtiers estiment que le délai de deux ans est très court et ne
leur fournit pas le temps requis pour mettre au point des stratégies rentables.
Ils proposent d’en étendre la durée à plus de trois ans.
Ils déplorent la modicité de l’offre de transport aérien, voire une capacité de
fret bien en deçà du volume exportable. Pour y remédier, ils proposent la mise à
leur disposition d’avions cargos subventionnés.
Ils ont évoqué en vrac d’autres entraves dont celles inhérentes aux modes de
paiement en devises, au contrôle technique des marchandises, à la complexité des
procédures de douane dont l’exigence de garanties et à l’irrégularité des
contrats de production entre producteurs agricoles, industriels et les SCI.
Pour sa part, le ministre a été très concis et très pratique. Il a recommandé
aux courtiers de s’investir dans l’exportation des produits à haute valeur
ajoutée.
Au plan institutionnel, il leur a promis d’explorer trois pistes tendant, pour
l’essentiel, à moraliser le secteur et à l’inscrire dans la durée.
Il s’agit de mettre en place une commission interdépartementale groupant toutes
parties intervenantes (SCI, Fédération nationale de l’exportation, CEPEX,
UTAP,
UTICA). Cette structure aura pour mission d’examiner tous les problèmes
rencontrés par la profession.
La deuxième initiative vise à moraliser les sociétés de négoce et leurs
partenaires parmi les producteurs et transformateurs. Une charte d’honneur sera
mise au point pour responsabiliser tous les intervenants dans la profession.
La dernière initiative consiste à assouplir les procédure de change, et à
identifier de nouvelles lignes de financement devant aider les SCI à conquérir
de nouveaux marchés à fort potentiel à l’export et à mieux imposer les produits
tunisiens aux clientèles étrangères.
Pour mémoire, sont considérées SCI les entreprises qui réalisent au moins 50% de
leur chiffre d’affaires à partir des exportations de marchandises et de produits
d’origine tunisienne.
Les SCI, qui peuvent être des sociétés totalement ou partiellement
exportatrices, bénéficient des avantages prévus par le code d’incitations aux
investissements (franchise totale des droits et taxes dus à l’importation des
biens et produits nécessaires à leurs activités), sont des entreprises soit
résidentes (392), soit non résidentes (732), soit lancées par de jeunes
promoteurs (604).